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A representação feminina nos lendários gaúcho e quebequense

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– Ma chère maîtresse, commença Lisette, vous devez être fatiguée, vous devez avoir<br />

besoin de sommeil. Il est presque jour. Puis-je vous être utile?<br />

voulait.<br />

Le petite parleuse ne donnait seulement pas le temps à sa maîtresse de dire ce qu'elle<br />

– Non, Lisette, je ne m'endors point: je ne me déshabille point maintenant: j'ai<br />

beaucoup à faire encore. Il faut que j'écrive. Envoyez-moi Fanchon Dodier.<br />

Angélique comprenait qu'il fallait tromper Lisette d'abord. La servante sortit sans dire<br />

un mot, mais un peu froissée, et elle alla prévenir Fanchon.<br />

Fanchon monta aussitôt. Elle avait dans les yeux un malicieux reflet de plaisir. Elle<br />

savait bien que Lisette était un peu de mauvaise humeur, mais elle ne pouvait pas deviner<br />

pourquoi elle la remplaçait auprès de Mlle Angélique. Elle jugeait que c'était tout de même<br />

pour elle un assez grand honneur.<br />

– Fanchon Dodier, fit Angélique, j'ai perdu mes joyaux au bal, et j'en suis désespérée.<br />

Vous êtes plus sagace que Lisette: dites-moi comment faire pour les retrouver et je vous<br />

donnerai une belle robe neuve.<br />

Angélique, rusée qu'elle était, se doutait bien de la réponse. Fanchon bondit de joie.<br />

C'était une grande marque de confiance qu'elle recevait là.<br />

– Oui, madame! répondit-elle vivement, je saurais bien quoi faire si je perdais mes<br />

bijoux... Mais les dames qui savent lire et écrire et qui ont, pour les aviser, les plus habiles<br />

gentilshommes, n'aimeraient pas à recourir aux moyens que les pauvres filles d'habitants<br />

emploient quand elles sont dans la peine et l'inquiétude.<br />

perdu.<br />

– Et que feriez-vous Fanchon, si vous étiez dans la peine et l'inquiétude?<br />

– Eh bien! madame, si j'avais perdu mes bijoux...<br />

Elle appuya singulièrement sur ce mot; la rusée comprenait qu'Angélique n'avait rien<br />

– Si j'avais perdu mes bijoux, dit-elle, j'irais trouver ma tante Josephte Dodier. C'est la<br />

plus habile femme de tout Saint-Vallier. Si elle ne vous dit pas tout ce que vous voulez savoir,<br />

personne ne vous le dira.<br />

– Comment! Josephte Dodier, la Corriveau, c'est votre tante?<br />

Angélique le savait, mais elle pensait en imposer plus aisément à la soubrette, en<br />

feignant de l'ignorer.<br />

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