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A representação feminina nos lendários gaúcho e quebequense

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voisin!... Mais les filles de la campagne se moquent bien de cela, madame! Si c'est vrai<br />

qu'elles tendent leurs filets, elles prennent du poisson, parfois! Ainsi, nous ne nous occupons<br />

nullement de ce que les autres disent, et nous en disons plus que tout le monde. Mais,<br />

madame, continua la servante babillarde, je comprends qu'il ne convient guère que vous alliez<br />

voir ma tante Josephte. Je l'amènerai ici. Elle sera enchantée de venir à la ville et d'être utile à<br />

une aussi grande dame.<br />

– Oh! non, Fanchon; non! Ce n'est pas bien, cela; c'est mal!... Pourtant, il faut que je<br />

retrouve mes joyaux... C'est bon! allez la chercher; ramenez-la avec vous. Mais, attention,<br />

Fanchon! Si vous dites un mot de cela à qui ou à quoi que ce soit: aux hommes, aux animaux<br />

ou aux arbres que vous verrez sur votre chemin, je vous coupe la langue.<br />

Fanchon eut peur du regard terrible de sa maîtresse.<br />

– J'y vais, madame, dit-elle d'une voix tremblante, et ne parlerai pas plus qu'un<br />

poisson. Vais-je partir immédiatement?<br />

– Tout de suite si vous le voulez. Il est bientôt jour et il vous faut aller loin. Je vais dire<br />

au vieux Cujon, le sommelier, de louer un canot sauvage. Je ne veux pas vous faire conduire<br />

par des Canadiens, car ils ne feraient pas la moitié du chemin avant de vous arracher votre<br />

secret. Vous descendrez en canot et vous remonterez par terre avec votre tante. Comprenez-<br />

vous bien? Amenez-la ici au retour, mais pas avant minuit. Je laisserai la porte entr'ouverte,<br />

afin que vous ne fassiez point de bruit. Vous la conduirez immédiatement à ma chambre.<br />

Soyez prudente! allez vite! et pas un mot à qui que ce soit!<br />

– Soyez tranquille, madame; nous ne ferons pas assez de bruit pour effrayer une<br />

souris, seulement! affirma Fanchon toute radieuse et fière de l'entente secrète qui existait<br />

maintenant entre elle et sa maîtresse.<br />

– Encore une fois, Fanchon, gare à votre langue! Si vous me trahissez, aussi sûrement<br />

que vous êtes en vie, je vous la couperai!<br />

– Oui, madame!...<br />

Sa pauvre langue, paralysée par la crainte, lui resta entre les dents et elle la mordit<br />

cruellement, comme pour l'avertir de son devoir.<br />

– Vous pouvez partir, dit Angélique. Voici de l'argent. Vous donnerez cette pièce d'or<br />

à la Corriveau, pour lui prouver que j'ai besoin d'elle. Les canotiers chargeront probablement<br />

le double pour la traverser.<br />

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