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Undaunted

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— Colonel, dit-il, notre convoi attire trop l’attention. Par<br />

prudence, nous devrions le diviser.<br />

— Vous avez raison.<br />

— Partez en avant pour nous ouvrir la route, votre uniforme<br />

anglais vous protège, les Méridionaux semblent aimer vos<br />

compatriotes.<br />

— Je le crois, monsieur le comte.<br />

— Emmenez avec vous les deux voitures des cuisiniers et des<br />

valets, avec leurs provisions ; au besoin ils pourront arranger<br />

une cantine en rase campagne si les villes s’avèrent trop<br />

remuantes. M. Sénécal vous accompagnera à cheval, il assurera<br />

la liaison entre vous et Sa Majesté. Nous nous retrouverons<br />

tous, si possible en empruntant des chemins différents, dans<br />

deux jours au port de Saint-Tropez.<br />

— Well, votre plan me paraît sage.<br />

Octave s’en alla donc avec Campbell et les deux calèches de<br />

l’intendance. Ils entrèrent en Avignon à quatre heures du matin.<br />

La ville ne dormait pas. Au contraire, elle était en liesse. Sous<br />

des guirlandes de lampions multicolores et au son d’orchestres<br />

discordants, on dansait, on faisait des farandoles, on chantait à<br />

tue-tête, on buvait un vin lourd qui tournait les têtes. Des<br />

prisonniers espagnols fraîchement libérés jouaient de la<br />

mandoline et agitaient leurs castagnettes. Les réfractaires que<br />

traquait la gendarmerie impériale étaient descendus des<br />

montagnes où ils se cachaient, ils défilaient sous les bravos, une<br />

pomme de pin au chapeau. Devant la porte de l’Hôtel de Ville,<br />

un grand portrait de Napoléon était en train de brûler ; des<br />

notables jetaient son buste par une fenêtre : il se brisa sur les<br />

pavés parmi les cris de joie. Les cloches sonnaient à la volée, des<br />

drapeaux blancs sortaient des fenêtres de tous les immeubles, la<br />

population entière portait la cocarde des Bourbons, sur les<br />

bonnets, au revers des vestes, épinglée aux cheveux des<br />

danseuses.<br />

Non loin de la place de la Comédie où veillaient des hommes<br />

en armes, les berlines se rangèrent à côté du coche qui partait<br />

pour Lyon aux premières heures du jour, décoré d’une<br />

ribambelle de petits drapeaux blancs. La garde urbaine<br />

contrôlait les voyageurs.<br />

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