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Undaunted

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Les trois comploteurs entrèrent dans le bureau du préfet et<br />

refermèrent la porte au nez des employés.<br />

— Voici votre bureau, Morin, bel endroit. Faites d’abord<br />

réimprimer notre appel par les services de la Préfecture, et<br />

ordonnez qu’on l’affiche dans tous les quartiers.<br />

— Si je suis obéi…<br />

— Ce tas de pleutres est à vos ordres.<br />

— Mais si M. de Chabrol revient ? s’inquiétait Morin.<br />

— Quoi ? C’est maintenant que vous flanchez ?<br />

— Non non…<br />

— Vous avez le temps, ces bavards de la municipalité et des<br />

ministères vont jaspiner sans fin, ils ne savent pas trop où sont<br />

leurs intérêts, et puis, dès ce soir, Paris aura un gouverneur<br />

russe ou autrichien.<br />

Octave tendait l’oreille :<br />

— Vous entendez ? On dirait des chevaux, toute une troupe.<br />

— Voilà ! se chagrinait Morin, le préfet revient.<br />

Octave et La Grange ouvrirent l’une des fenêtres.<br />

Un détachement de cavaliers bleus à shakos noirs venait des<br />

quais, mené par un général au bicorne emplumé.<br />

— Les Prussiens ! dit le marquis. Ces braves gens vont nous<br />

aider.<br />

La Grange ramassa le deuxième panier de cocardes et il<br />

entraîna Octave dans le grand escalier où des fonctionnaires<br />

apeurés tenaient des conciliabules. En bas, M. Walknaer<br />

négociait avec les réticents qui refusaient de porter une cocarde<br />

royaliste. Lorsqu’il vit La Grange et Octave filer vers le perron, il<br />

leur emboîta le pas. Ils se retrouvèrent ensemble dans la cour au<br />

moment où les dragons de Brandebourg y entraient en ordre.<br />

En les voyant, le général descendit de cheval et se présenta.<br />

C’était un homme entre deux âges, chargé de médailles et de<br />

plaques dorées, avec une mouche sous la lèvre et une fine<br />

moustache retroussée :<br />

— Che zuis le chénéral paron Plotho, te l’état-machor du roi<br />

te Prusse…<br />

— Où allez-vous, général ? demanda le marquis.<br />

— Chez le bréfet.<br />

— Le préfet, c’est moi.<br />

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