30.06.2013 Views

Undaunted

Undaunted

Undaunted

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Octave se retrouva au milieu des fêtards. Pour distraire son<br />

attente, il accepta des fritures de goujons. Soudain le plafond<br />

s’ouvrit en coulissant et un char doré descendit majestueux<br />

entre les lustres. Une quinzaine de nymphes y prenaient des<br />

poses ; elles laissaient glisser le voile transparent qui couvrait le<br />

rond de leurs épaules, montraient un bout de sein rose ou brun.<br />

À ce spectacle, les ivrognes tapaient des semelles et des mains,<br />

on aurait dit que le plancher ébranlé allait s’effondrer. Les filles,<br />

avec des sourires appris, sortaient du char atterri entre les<br />

tables, elles se déhanchaient, pointaient leurs langues entre des<br />

lèvres peintes, s’asseyaient en minaudant sur les genoux des<br />

plus proches et des plus décorés. L’une d’elles passa ses bras<br />

autour du cou d’Octave ; dans le brouhaha, elle lui confia des<br />

mots inattendus avec son accent du faubourg :<br />

— Qu’est-ce tu fiches avec ces rats ?<br />

— Je travaille, Rosine, dit Octave.<br />

— Comme moi ?<br />

— Les régimes changent, toi et moi nous restons.<br />

— Ben alors !<br />

L’heure n’était plus aux conversations, dans le salon oriental,<br />

et Rosine enlaçait Octave pour ne pas attirer l’attention du<br />

général, lui-même accaparé par une naïade rondelette. Octave<br />

demanda :<br />

— Tu peux m’aider ?<br />

— Si tu m’protèges comme avant des argousins, ouais. Tu<br />

veux encore des détails sur mes clients réguliers ?<br />

— Je veux que tu prennes ma seconde clef.<br />

— Et qu’j’la mette où ? J’ai qu’des brac’lets comme costume,<br />

tu l’vois bien.<br />

— Je la cache sous ce coussin, tu la récupères dès que ce tas<br />

de sauvages a roulé sous les nappes, tu vas chez moi, avant<br />

l’aube, par le magasin d’antiquités, par la porte de l’armoire que<br />

tu connais, tu ouvres la malle, à l’intérieur tu prends un sac<br />

marron. C’est pour toi.<br />

— Qu’est-ce qu’y a d’dans ?<br />

— De l’or.<br />

— Pour moi, tu dis ?<br />

55

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!