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Undaunted

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— C’est un cadeau du roi d’Angleterre, répondit Chautard en<br />

répétant toujours.<br />

— Et vous allez en Italie ?<br />

— Nous partons chercher des arbres à Gênes.<br />

— Comment va papa ?<br />

— Souverainement bien.<br />

— Quand vous retournerez à Porto Ferraio, dites-lui qu’il<br />

nous manque !<br />

Après ces brèves politesses, les deux navires reprirent leurs<br />

courses contraires ; Chautard se baissa vers l’Empereur<br />

accroupi derrière un caisson :<br />

— Vous avez entendu, sire, il vous a appelé papa…<br />

L’Inconstant allégé distança pendant la nuit les<br />

embarcations du convoi. La chambre de l’Empereur était<br />

allumée. Par l’écoutille ouverte les soldats pouvaient le voir<br />

marcher de long en large, une main dans le dos et l’autre sous le<br />

gilet, qui dictait à Octave penché sur une tablette. Ils voyaient<br />

aussi le comte Bertrand, livide, écrasé dans un fauteuil, tué par<br />

le roulis. Octave ressortit avec des feuilles à la main et se dirigea<br />

vers M. Pons qui faisait distribuer des bougies et des lanternes.<br />

« Nous pouvons y aller », dit seulement Octave, et sur le gaillard<br />

d’arrière, en surplomb des passagers couchés sur le pont, il prit<br />

la parole :<br />

— Sa Majesté vient de composer des proclamations. Dès que<br />

nous débarquerons, nous les placarderons dans les villes et les<br />

villages rencontrés.<br />

— Nous avons besoin de copistes pour les reproduire en<br />

quantité, continua Pons.<br />

— Moi ! Moi ! Moi !<br />

Des dizaines de soldats et d’officiers se levèrent, auquel on<br />

distribua du papier blanc, des plumes et des pots d’encre. Ils<br />

s’installèrent où ils pouvaient, assis, à genoux contre un<br />

tambour, à plat ventre, et, sous les lumières disparates posées<br />

près d’eux ou tenues par les déshérités qui ne savaient pas<br />

écrire, et en étaient furieux, ils se mirent à copier en<br />

s’appliquant à bien former leurs lettres, les textes que lisaient<br />

Octave et Pons :<br />

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