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Undaunted

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— Hé ! dit un garçon, l’oiseau de malheur !<br />

Il montrait du doigt les armoiries impériales peintes sur les<br />

flancs des voitures de l’intendance. Il y eut tout de suite un<br />

rassemblement. Une espèce de berger hirsute, en paletot de<br />

laine écrue, ouvrit l’une des portières et en tira par le col un<br />

cuisinier terrifié qui protestait d’une voix mourante, sous les<br />

jurons. Octave avait sorti de sa poche la cocarde blanche qu’il<br />

portait chez Sémallé, à Paris, il la fixa au ruban de son chapeau<br />

et put s’interposer :<br />

— Mes amis ! mes amis ! que cherchez-vous ?<br />

— Serait pas caché sous un d’vos coussins, le tyran ?<br />

— Si vous parlez de l’ancien Empereur, il n’est pas avec nous.<br />

— Vous êtes qui ?<br />

— Un représentant du gouvernement provisoire de Sa<br />

Majesté Louis XVIII.<br />

— À la bonne heure ! dit le berger.<br />

— Alors criez Vive le roi ! dit un rigolard.<br />

— Vive le roi ! cria Octave qui en avait l’habitude.<br />

— Vive le roi ! cria la petite foule.<br />

— Les autres aussi ! continuait le berger.<br />

Valets et cuistots s’exécutèrent pendant qu’on leur accrochait<br />

des cocardes aux chapeaux et que des Avignonnais, avec des<br />

seaux de goudron, badigeonnaient les aigles détestées qui<br />

brillaient trop sur les voitures. Le colonel Campbell, lui aussi<br />

sorti de sa berline, négociait avec un capitaine de la garde<br />

urbaine. Libre de ses mouvements grâce à son titre usurpé et<br />

aux couleurs royalistes qu’il portait sans qu’on les lui impose,<br />

Octave tira son cheval et s’approcha de Campbell.<br />

— Le capitaine Montagnac commande ce poste, lui dit<br />

l’Anglais. Il m’explique les dangers que court l’Empereur.<br />

— Je les suppose, mais il ne peut pas éviter Avignon, un<br />

détour serait trop long et pas moins incertain.<br />

— L’escorte est-elle suffisante ? demanda le capitaine.<br />

— Elle est inexistante.<br />

— Prêtez-nous main-forte, dit Campbell, et Octave ajouta :<br />

— Pouvez-vous assurer la protection de Sa Majesté le temps<br />

de changer les chevaux ?<br />

— Je vais essayer…<br />

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