30.06.2013 Views

Undaunted

Undaunted

Undaunted

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

plus rapide, elle offrait des commodités, et, surtout, l’Empereur<br />

se sentait mieux à l’abri sous pavillon anglais que sur un<br />

bateau qui relevait désormais du roi de France.<br />

Les matelots de l’<strong>Undaunted</strong> transportèrent à la rame, sur<br />

leurs embarcations à la limite de la surcharge, les nombreux<br />

bagages, les statues, les caisses des fourgons et des berlines<br />

qu’ils hissaient à bord avec de grosses cordes. Le départ était<br />

programmé pour le lendemain jeudi, sans que l’heure en soit<br />

précisée, mais le captain Ussher déboula au milieu de la nuit<br />

dans l’appartement que Napoléon occupait au Chapeau rouge.<br />

Octave, devant la porte de la chambre, sur l’ancien lit de sangle<br />

de Roustan, sortit brutalement de ses rêves et s’étonna :<br />

— Quelle heure est-il ?<br />

— Presque cinq heures du matin, monsieur, il faut que<br />

l’Empereur se prépare, nous devons lever l’ancre.<br />

— Si tôt ?<br />

— Le vent faiblit et cela m’inquiète, les commissaires des<br />

puissances alliées n’ont guère envie que nous croupissions des<br />

jours entiers dans la rade.<br />

— Le comte Bertrand a commandé les voitures pour sept<br />

heures…<br />

— Réveillez déjà votre maître, monsieur, je vous prie !<br />

— D’où vient ce vacarme ? râlait une voix derrière la porte de<br />

la chambre, qui s’ouvrit sur l’Empereur en chemise de nuit, l’œil<br />

battu et l’air maussade.<br />

Ussher ne donnait pas la véritable raison de son zèle.<br />

Campbell, en vérité, avait eu des informations : les soldats<br />

congédiés de l’armée d’Italie rentraient en France au cri de Vive<br />

l’Empereur ! Il fallait se dépêcher. Ces trublions pouvaient se<br />

détourner sur la côte, empêcher ou retarder le départ de<br />

l’<strong>Undaunted</strong>. Ussher était nerveux et Napoléon apathique.<br />

— C’est à cause du vent, sire, expliqua Octave.<br />

— Le vent ?<br />

— Il peut changer, dit le captain.<br />

— Qu’il change. C’est son métier de vent.<br />

— Ma frégate ne demande qu’à appareiller, sire.<br />

131

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!