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RAPPORT - SFRMS

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— 139 —Les rares études ayant évalué l’usage chez les enfants montrent que lepourcentage d’enfants de moins de 10 ans traités par psychotropes peut être estiméà moins de 5 %, et que l’usage de ces médicaments est le plus souvent ponctueldans ces tranches d’âge. Toutefois, les prescriptions peuvent débuter trèsprécocement, avant l’âge de un an, le plus fréquemment pour des troubles dusommeil. Les études réalisées chez les adolescents montrent que plus d’une fillesur 4 et près d’un garçon sur 5 a fait usage de médicaments psychotropes avantl’âge de 18 ans, et que cette fréquence tend à augmenter au cours des dernièresannées dans ces classes d’âge.Des variations régionales peuvent être mises en évidence, avec des régionsoù la fréquence d’usage des médicaments psychotropes paraît plus élevée (Centreet Nord), ou inversement plus faible (Alsace pour les adolescents et jeunesadultes). Toutefois, ces variations restent relativement modérées, et ne paraissentpas être spécifiques de cette classe de médicaments, puisque des variationsexistent pour d’autres classes telles que les antibiotiques ou les statines. Lesfacteurs explicatifs de ces variations ne sont pas connus, et seules des hypothèses(demandant à être vérifiées) peuvent être émises concernant l’impact de l’offre desoins régionale (densité de généralistes et de spécialistes), des caractéristiquessocio-démographiques de la population (par exemple nombre de personnes vivantseules, taux de chômage), et des différences régionales de morbidité psychiatrique.Au cours de la période 1990-2005, l’évolution des consommations a étécaractérisée par une progression de la consommation des antidépresseurs. Cetteprogression, déjà soulignée dans le rapport Zarifian 43 , est essentiellement liée àl’arrivée sur le marché des ISRS, qui du fait d’un profil d’effets secondaires plusfavorable que celui des antidépresseurs tricycliques, a favorisé leur utilisation enmédecine générale. Depuis le milieu des années 90, le nombre de sujets traités parantidépresseur à un moment donné paraît relativement stable (près de 4 % de lapopulation dans des enquêtes réalisées entre 1994 et 1996, et 5 % dans l’étudeESEMeD réalisé en 2002). La modification la plus notable est que la part demarché des ISRS et autres nouvelles molécules a continué à augmenter au coursde cette période au détriment des antidépresseurs tricycliques.Les données disponibles suggèrent que la consommation d’anxiolytiqueshypnotiques,qui était déjà à un niveau élevé au début des années 90 43 , est restéestable, voire a discrètement progressé. L’arrivée des nouveaux antidépresseurspeut avoir favorisé l’usage d’anxiolytiques-hypnotiques chez des personnes quin’étaient pas jusqu’alors consommatrices. Ceci contraste avec la tendanceobservée dans plusieurs pays européens allant plutôt vers la baisse desconsommations d’anxiolytiques-hypnotiques au cours de cette période, avec uneprobable substitution anxiolytique-antidépresseur. Cette substitution a pu êtrefavorisée par les campagnes d’éducation sur le traitement adéquat de la dépressiontel que le programme « Defeat Depression » mis en place au Royaume-Uni dansles années 90 83 , mais aussi par le fait que plusieurs antidépresseurs ont obtenu uneAMM pour le traitement des troubles anxieux. En France, les modifications

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