13.07.2015 Views

RAPPORT - SFRMS

RAPPORT - SFRMS

RAPPORT - SFRMS

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

— 358 —méthodologiques permettant de garantir la validité des résultats obtenus. De plus,on ne dispose pas de données fiables permettant de documenter l’évolution desconsommations dans la population française. Il est donc essentiel de promouvoirla réalisation d’études pharmaco-épidémiologiques évaluant l’usage despsychotropes chez des sujets représentatifs de la population française, et sonévolution dans le temps. L’accès aux données des caisses d’assurance maladiepour la réalisation de telles études pharmaco-épidémiologiques contribueraitnotablement à améliorer le niveau de connaissance sur l’usage des psychotropesen France. Ces informations sont indispensables pour évaluer l’impact de mesuresvisant à modifier l’usage des psychotropes en France.Question 2 : « Quels sont les principaux facteurs explicatifs de cetteévolution ?»Avant les facteurs explicatifs, difficiles à mettre en évidence, il convientde mentionner les facteurs n’expliquant pas le niveau de prescription desmédicaments psychotropes particulièrement élevé en France par rapport aux autrespays européens. La variable juridique ne saurait expliquer les disparités deconsommation au sein des états membres de l’Union Européenne : le cadreréglementaire de prescription des psychotropes est identique dans l’ensemble deces pays et l’encadrement des activités promotionnelles des laboratoires peut yêtre considéré comme comparable. L’écart avec les autres pays européens ne peutpas, non plus, être expliqué par des modes différents de remboursement : ainsi, laFrance dépense deux fois plus que l’Allemagne pour les benzodiazépines alorsque le panier de produits disponibles et remboursés est similaire dans les deuxpays. De même, il serait inexact de lier le différentiel de consommation français àla seule efficacité d’une pression promotionnelle induite par la recherche d’un« effet volume » : les stratégies marketing des laboratoires pharmaceutiques sontmondiales et sont peu segmentées en fonction du prix des produits. Même si lafréquence des troubles psychiatriques apparaît être plus élevée en France que dansla plupart des autres pays européens, cette caractéristique est également un critèrepeu pertinent pour expliquer le niveau français de consommation depsychotropes : ainsi, la fréquence des troubles psychiatriques aux Pays-Bas estproche de celle de la France, alors que la consommation de psychotropes dans cepays est une des plus faibles d’Europe. Enfin, la prescription ne s’adressant passpécifiquement aux populations les plus démunies, le niveau élevé de prescriptionn’est pas explicable par une gestion médicale de la crise de l’emploi ou de laprécarité.Les pratiques de prescription des psychotropes en médecine générale, oùsont prescrits 80 % de ces médicaments, jouent un rôle probable sur leur niveaud’utilisation. Les médecins généralistes assurent la prise en charge de troublespsychiatriques avérés, mais une part importante de leurs prescriptions visentégalement à réduire, hors d’un cadre diagnostique précis, « la souffrancepsychique » liée à des événements de vie, ou aux difficultés et conflitsprofessionnels et familiaux. A clientèle égale, la prescription des médecinsgénéralistes croît avec l’ancienneté professionnelle ; la prescription et le

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!