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RAPPORT - SFRMS

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— 162 —Les Tableaux 61 et 62 permettent d’illustrer la relation établie entrel’ancienneté professionnelle et la propension à prescrire. Le premier tableau décriten valeur brute l’activité de l’ensemble des omnipraticiens du Grand Rouen pourl’année 2001 (N = 406). On observe que le volume de clientèle, le nombre d’actesmédicaux, d’indemnités journalières (arrêts de travail) et d’ordonnancespharmaceutiques délivrées, ainsi que le nombre de patients prescrits enmédicaments psychotropes augmentent avec l’âge du praticien. Autrement dit,l’activité croît avec l’ancienneté professionnelle, si bien que le volume brut deprescription croît lui-même. Lorsque l’on cherche à évaluer le nombre deprescriptions délivrées à chaque patient, la relation demeure constante (Tableau62). Autrement dit, avec l’ancienneté, les praticiens tendent à prescrire plusfréquemment : ils délivrent davantage d’actes médicaux et d’ordonnancespharmaceutiques. De la même manière, la part de la clientèle prescrite enmédicaments psychotropes croît dans des proportions qui sont sans communemesure avec l’augmentation de la fréquentation. Ainsi, les grands prescripteurs demédicaments psychotropes, c’est-à-dire les médecins généralistes les plus âgés,sont d’abord de forts prescripteurs en général, qu’il s’agisse d’arrêts de travail oud’ordonnances pharmaceutiques.Pour autant, la prescription des médicaments psychotropes décrit bien untrait spécifique de l’exercice professionnel. Cormack et Howells ont faitremarquer, à la suite d’une enquête menée par entretiens auprès de 25 médecins,que les grands prescripteurs de benzodiazépines établissent souvent une relationdirecte entre cette médication et leur charge de travail en considérant que ce typede prescription leur fait gagner du temps de consultation ; en un mot, ils estimentplus profitable de donner un second rendez-vous, après avoir ordonné unmédicament psychotrope, plutôt que de prolonger le premier 33 . Les avantages deces médicaments seraient ainsi de deux ordres : l’amélioration de la productivitéquantitative de l’exercice et la fidélisation de la clientèle. Ce type d’ordonnanceoffrirait un gain de temps dans la mesure où il permettrait au praticien d’afficherune position dite objective, ou scientifique, qui le dédouanerait d’avoir à s’ouvrir àla situation vécue par le patient. Quant à la fidélisation, l’ordonnance permet detemporiser et de reporter à plus tard, lors d’une seconde entrevue, l’identificationdu problème. De ce point de vue, la prescription de médicaments psychotropesdécrit bel et bien une particularité de l’exercice médical : elle n’accompagne passeulement la croissance de l’activité professionnelle, elle contribue à la produire.Conclusion : les normes de l’exercice médicalEn résumé, trois facteurs paraissent aiguiller l’orientation de la pratique deprescription des médecins :– une médecine somatique : comme on l’a vu plus haut, la corrélationentre la prescription de psychotropes et le taux d’ordonnances pharmaceutiques estnette. Une part importante de cette prescription semble ainsi destinée àl’accompagnement de plaintes somatiques, notamment dans le cas desanxiolytiques et des hypnotiques2. En effet, l’une des caractéristiques de la

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