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RAPPORT - SFRMS

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— 164 —On considère généralement que la morbidité psychique présentée par laclientèle des médecins généralistes est moins sévère que celle observée par lespsychiatres. Pour autant, cela ne veut pas dire qu’un patient qui présente untrouble psychiatrique caractérisé est systématiquement traité ou renvoyé auspécialiste par le médecin généraliste. Les circuits de prise en charge demeurentmal connus en France. Le constat d’un découplage massif entre la pratiquegénéraliste et les filières de prise en charge des troubles psychiatriques est souventévoqué, mais mériterait d’être confirmé par des études plus systématiques.Néanmoins, ce découplage est patent dans le domaine de la prévention et dudépistage des pathologies sévères. Ainsi, il n’est pas rare que des personnessouffrant de pathologies mentales soient traitées de façon ponctuelle par lesgénéralistes ; il faut souvent attendre une aggravation manifeste des symptômespour qu’une orientation vers l’hôpital psychiatrique soit décidée.Un tel constat permet d’entrevoir les limites d’une action thérapeutiquefondée sur la prescription pharmaceutique. En l’absence d’une formation sur lestroubles psychiatriques et de la mise en place d’une filière de soin, la prescriptionde médicaments psychotropes ne peut offrir d’appui à une véritable politique deprévention et de dépistage des pathologies psychiatriques les plus sévères.La formation professionnelle, l’évaluation des pratiques : une carencemanifesteL’analyse des modes de prescription des médecins généralistes soulignel’importance de la formation, initiale et continue. Dans ce domaine, l’initiation àla psychopathologie, la connaissance des dispositifs de soin psychiatriqueparaissent constituer un préalable évident. Or, comme cela sera souligné dans laréponse à la Question 4, la part de la formation médicale initiale dévolue à cetenseignement est notoirement faible 39 40 . De la même manière, l’évaluation despratiques professionnelles des médecins généralistes est, pour ainsi dire, restée aupoint mort en France. Or, il s’agit là d’un levier indispensable, tant à lacompréhension qu’à la maîtrise des logiques de prescription du corps médical.4. Du côté des patients : les logiques de l’usagea) La consommation, des discours aux pratiquesCompte tenu de la diffusion du recours aux médicaments psychotropesdans la population, on ne peut parler d’une attitude de consommation unique. Ilfaut plutôt considérer la diversité des modes de consommation comme un fait. Ence sens, il n’existe pas ici une population cible mais une série de publics dont lescaractéristiques doivent être étudiées.L’analyse de la consommation de médicaments psychotropes requiertd’abandonner l’idée : 1) que les propriétés des produits expliquent cetteconsommation et les caractéristiques de la population traitée, 2) que leur usagecorrespond à des normes d’indication et de comportement stabilisées. En clair, il

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