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RAPPORT - SFRMS

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– 19 –Cette progression est confirmée par une enquête – réalisée dans desconditions identiques en 1994, 1996 et 2003 – montrant que le nombre de sujetstraités par antidépresseurs, est passé de 2,8 % de l’échantillon en 1994, à 3,5 % en1996 et à 5 % en 2003. Elle correspond à l’arrivée sur le marché des ISRS(inhibiteurs sélectifs du recapturage de la sérotonine), dont l’atout par rapport auxantidépresseurs tricycliques plus anciens réside dans la réduction des effetssecondaires, ce qui a facilité leur utilisation en médecine générale etl’élargissement de la gamme d’indications thérapeutiques associées, avec un effetprobable de substitution aux anxiolytiques et hypnotiques.Parallèlement, les données disponibles suggèrent que la consommationd’anxiolytiques-hypnotiques, qui avait déjà atteint un niveau élevé au début desannées 1990, est restée stable, ou a faiblement progressé. Ainsi, lesantidépresseurs représentent aujourd’hui plus de 50 % des ventes de psychotropes,alors qu’ils en représentaient 25 % et les anxiolytiques et les hypnotiques 60 % en1980.Ceci n’a pas été sans incidence sur les comptes sociaux, compte tenu ducoût unitaire élevé des nouveaux médicaments mis sur le marché3. L’incidence de la demande sociale de traitement psychiatriqueexplique également l’augmentation de la consommation depsychotropes.Les études sociologiques montrent que depuis l’apparition desmédicaments psychotropes, dans les années 1960, le champ de la santé mentale alargement débordé de son domaine primitif – celui de la maladie mentale, objetthérapeutique de la psychiatrie – et que la vulgarisation des données de lapsychologie moderne a modifié la perception des souffrances psychiques et lesreprésentations associées à leurs manifestations. Ainsi la demande psychiatrique,telle qu’elle s’exprime aujourd’hui dans les réponses aux enquêtes sanitaires,indique clairement que les frontières entre les souffrances psychiques et lespsychopathologies sont confuses pour nombre de nos concitoyens.De même, les enquêtes épidémiologiques citées dans le rapport d’étudemontrent qu’une large proportion de la population française – plus d’une personnerésidant en France sur trois – déclare avoir été affectée par des symptômespsychiques répondant aux critères diagnostiques d’un trouble psychiatrique. Lesétudes conduites sur les populations de personnes âgées mettent en relief unefréquence de troubles psychiques encore plus élevée dans cette tranche de lapopulation.

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