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RAPPORT - SFRMS

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— 359 —renouvellement de médicaments psychotropes permettant probablement auxpraticiens de bénéficier d’un gain de temps par rapport à une approche basée sur leconseil ou la psychothérapie de soutien, ou à la gestion d’un sevrage.Les facteurs explicatifs du niveau de consommation des médicamentspsychotropes en France paraissent relever de la conjonction de multiplesfacteurs qui, considérés isolément, ont probablement une contribution modeste,mais dont la sommation, dans le contexte de régulation trop passive qui caractérisenotre pays, peut générer l’excès observé : consommation de médicamentsglobalement élevée ; paiement à l’acte favorisant la prescription demédicaments, plus économe en temps qu’une autre approche, pour dessymptômes psychiatriques atténués ou des difficultés existentielles ;formations médicale initiale et continue notoirement insuffisantes ouessentiellement assurée par l’industrie pharmaceutique ; diffusion etévaluation de l’application des recommandations de bonnes pratiqueségalement insuffisantes.Question 3 : « De quelle façon ces médicaments sont-ils utilisés au regarddes recommandations de bonne pratique ? »La consommation élevée des médicaments psychotropes en France n’estpas non plus explicable par une prise en charge plus adéquate des troublespsychiatriques dans notre pays par rapport à celle observée dans les autres payseuropéens. Ainsi, les recommandations de bonnes pratiques concernant lesdurées de prescription sont peu respectées : ces durées sont longues quandelles devraient être courtes, supérieures à 6 mois pour plus de trois quarts desusagers d’anxiolytiques, alors que la durée recommandée maximale est de 3 mois;et courtes quand elles devraient être longues, inférieures à un mois pour aumoins une personne sur 4 traitée par antidépresseur, alors que ce traitement doitêtre poursuivi au moins 6 mois après la rémission de l’épisode dépressif. Lesindications des traitements sont également peu respectées : la moitié despersonnes consommant des antidépresseurs et plus des deux tiers de cellesconsommant des anxiolytiques et hypnotiques ne présentent pas de troublepsychiatrique relevant d’une indication reconnue ; inversement, moins d’unepersonne sur 3 souffrant de dépression en France bénéficie d’un traitementapproprié. Les deux situations posent problème :- la prescription en l’absence de trouble, hormis son coût (supérieur à250 millions d’euros par an), expose de manière injustifiée le patientaux risques liés à l’usage de ces produits ;- l’absence de prescription en présence d’un trouble psychiatriqueavéré a des répercussions délétères à l’échelon individuel et collectif(rupture du cursus scolaire, perte d’emploi, altération du réseaufamilial et social, développement de conduites addictives, suicide…),à l’origine de coûts sociaux et financiers importants, quoiquedifficilement chiffrables.

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