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RAPPORT - SFRMS

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— 141 —généraux concernant la prescription et le recours au médicament. Ces écarts nepeuvent pas être expliqués par des modes différents de régulation (AMM, fixationdes prix, montant du remboursement) : ainsi, la France dépense deux fois plus quel’Allemagne pour les benzodiazépines alors que le panier de produits disponibleset remboursés est similaire dans les deux pays.Même si les données disponibles fournissent des estimations et permettentde dégager des tendances, les limites des études dont elles sont issues doivent êtreprises en compte. Tout d’abord, les études épidémiologiques en populationgénérale, dont sont extraites ces données, n’ont, à de rares exceptions près, pas étémises en place pour explorer de manière spécifique l’usage des médicamentspsychotropes. Les questions relatives à ces médicaments sont le plus souventinclues dans un questionnaire recueillant des informations sur des domaines trèsnombreux, ne permettant donc pas d’explorer de manière détaillée lescaractéristiques de consommation. Les indicateurs recueillis sont ainsi le plussouvent sommaires, avec de plus des critères définissant l’usage variable d’uneétude à l’autre (notamment la durée de la période explorée), et des méthodes derecueil (téléphone) pouvant limiter la validité des informations recueillies (pas decontrôle possible via les ordonnances ou la pharmacie familiale). Les populationsexplorées sont approximativement représentatives de la population française pourles principaux critères socio-démographiques, mais les informations sur lescaractéristiques des non-participants sont rarement documentées. Comme nousl’avons déjà souligné, ce biais de sélection favorise toutefois l’inclusion depersonnes moins susceptibles de faire usage de psychotropes, et sous-estimeraitplutôt la fréquence d’usage. Les données issues des caisses d’assurance maladieont les limites inhérentes au fait que ces bases de données n’ont pas pour vocationpremière d’être exploitées à des fins de recherche, et que l’information sur l’usageest issue de données sur le remboursement de prescriptions. L’évolution desusages de médicaments psychotropes au cours du temps ne peut actuellement êtreestimée qu’en comparant les données d’études transversales reposant sur desméthodes différentes.On ne dispose pas à ce jour de données issues d’une étude pharmacoépidémiologiquedont l’objectif principal serait d’évaluer de manière détailléel’usage de psychotropes dans la population française et les caractéristiques desconsommateurs. L’absence d’une telle étude de cohorte portant sur un échantillonreprésentatif avec un suivi prospectif de plusieurs années est particulièrementregrettable, car seul ce type d’étude permettrait d’évaluer, pour un coûtrelativement modeste, l’évolution des consommations, et donc éventuellementl’impact de mesures visant à modifier l’usage des psychotropes en France.

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