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RAPPORT - SFRMS

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— 276 —remboursé annuel de 380 millions d’euros. Cette estimation plafond n’est pasbasée sur le nombre de sujets traités, et ne tient par exemple pas compte du faitque les prescriptions courtes d’antidépresseurs sont plus fréquentes chez les sujetsn’ayant pas de diagnostic identifiable. Une estimation plus vraisemblable pour cesdeux classes est qu’une prescription sur 3 d’antidépresseurs et une prescription sur2 d’anxiolytiques et hypnotiques ne respectent pas les recommandations de bonnepratique, ce qui amène à un montant remboursé annuel de 250 millions d’euros. Ils’agit d’une estimation minimale, car ne prenant pas en compte les prescriptionsinappropriées d’antipsychotiques. En d’autres termes, le montant des prescriptionsinappropriées peut être estimé comme compris dans une fourchette allant d’unquart à un tiers du montant remboursé par l’assurance maladie pour lesmédicaments psychotropes. Il faut souligner que cette estimation, purementcomptable, ne prend pas en compte l’absence inappropriée de prescription demédicaments psychotropes en présence d’un trouble avéré, dont nous avons déjàsouligné la fréquence élevée, et dont les coûts directs et indirects peuvent êtreconsidérables.2. Impact populationnel de l’utilisation inappropriée depsychotropes (Evaluation du rapport bénéfice / risque)La question « les médicaments psychotropes sont-ils utilisés de manièreinappropriée en France? » est indissociable de la question « quelles sont lesconséquences de cette utilisation inappropriée sur la santé de la populationfrançaise ? ». Ainsi, faire le constat qu’une large proportion de personnes résidanten France consomment régulièrement et sur des durées prolongées desanxiolytiques ou hypnotiques ne suffit pas pour établir que cet usage estproblématique, et que des moyens doivent être mis en œuvre pour le réduire. Lesbenzodiazépines sont des médicaments rapidement efficaces sur leur ciblesymptomatique, globalement bien tolérés à court terme, et la stratégie consistant àpoursuivre la prescription est effectivement le moyen le plus efficace d'éviter lescomplications liées au sevrage. Sur le seul argument que l'arrêt de leurconsommation peut poser problème, faut-il diaboliser ces médicaments, etstigmatiser leurs usagers, si ceux-ci ont une meilleure qualité de vie grâce à cesmolécules ? Prétendre limiter l’accès à des substances sous le seul prétextequ’elles modifient le fonctionnement psychique relève d’une prise de positionmorale, voire moralisatrice, qui condamne l’accès au bien être, ou tout au moins àun mieux être, via des molécules chimiques non secrétées par l’organisme. Il estici essentiel de différencier ce qui relève d’opinions et des fantasmes sur lespsychotropes (et leurs usagers), de ce qui relève d’un point de vue de santépublique. Celui ci doit exclusivement se fonder sur l'évaluation de l’impactpopulationnel des psychotropes, c’est à dire de leur rapport bénéfice/risque àl’échelon de la population. En effet, des risques dont la fréquence de survenue estfaible ne peuvent être documentés correctement qu’à l’échelon populationnel ou,du moins, sur des échantillons de grande taille. Ceci ne préjuge pas de leur impacten santé publique, qui peut être considérable, même pour un effet rare, si uneproportion importante de la population est exposée au médicament en question.

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