13.07.2015 Views

RAPPORT - SFRMS

RAPPORT - SFRMS

RAPPORT - SFRMS

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 196 —Outre les variables explicatives de cette propension à consommer dessoins, et notamment des médicaments, analysées supra, il convient de s’interrogersur l’impact de l’offre des laboratoires pharmaceutiques.Sur 10 000 molécules criblées, 10 font l’objet d’un brevet et une seuleatteindra le stade de la commercialisation. Ce processus est long (10 à 12 ans enmoyenne) et implique des investissements en Recherche & Développementconsidérables (800 millions d’euros pour une molécule réellement originale). Lemodèle économique de l’innovation pharmaceutique repose donc de facto sur unimpératif de retour sur investissements qui ne peut être réalisé qu’à l’échellemondiale. Outre la concentration des firmes, l’espace concurrentiel deslaboratoires pharmaceutiques s’est profondément élargi à l’échelletranscontinentale, voire globale. Or, sur huit médicaments commercialisés à cetteéchelle, un seul pourra être considéré comme un « block-buster » générant un réelretour sur investissements.L’impact des systèmes de santé n’est pas sans incidence sur les stratégiesde commercialisation. La disparité de l’accessibilité aux médicaments à l’échelleplanétaire est flagrante : du « non droit à la santé » des pays en développement auxsystèmes de financement très protecteurs mais déficitaires de l’Europe de l’Ouestet aux dispositifs « assurantiels » nord-américains, les marchés se différencient,tant par la capacité de financement des dépenses de soins, que par les règles plusou moins libérales qui les régissent.Ainsi, au sein même d’un marché qui pourrait sembler homogène, l’UnionEuropéenne, l’harmonisation est très avancée sur les procédures d’évaluation et desuivi des médicaments, mais la cohérence des systèmes de soins est encore unevue de l’esprit, des spécificités politiques et culturelles freinant le processus.Le prix d’un médicament, libre sur certains marchés et administré surd’autres, présente ainsi une grande variabilité dans l’espace. En France, depuis lesannées 60, l’État et les organismes de protection sociale disposent d’un pouvoir« d’acheteur public » et déterminent les niveaux de prix et de prise en charge desmédicaments remboursables. Ainsi, un rapport de 1 à 2,5 existait pour un même« panier » de médicaments entre les pays de l’Europe du Sud (Espagne, Portugal,France) et les Pays-Bas et l’Allemagne dans les années 90. Ce différentiel est encours de lissage en raison de la commercialisation de médicaments innovants à desprix homogènes dans l’espace européen, non par harmonisation communautairemais par la pression conjointe des laboratoires pharmaceutiques et du corps socialpesant sur les pouvoirs publics en vue de rendre accessible l’innovationthérapeutique, quel qu’en soit le coût pour la collectivité.Dans ce contexte, les laboratoires pharmaceutiques ont pu semblercompenser la faiblesse des prix unitaires sur le marché français par des pratiquespromotionnelles tendant à générer des volumes de ventes plus importants, dans uncontexte concurrentiel très âpre, notamment au sein de certaines classesthérapeutiques (cardio-vasculaire, gastro-entérologie, asthme etc.). Mais il serait

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!