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RAPPORT - SFRMS

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Conclusion— 153 —En médecine générale, l’usage des médicaments psychotropes est toujoursà resituer dans le cadre d’une prise en charge globale du patient. Cette particularitépermet de comprendre pourquoi ces produits sont prescrits avec d’autres classesde médicaments, et pourquoi le traitement de la plainte psychique s’entremêle àune plainte ou une morbidité somatique. Face à la progression des prescriptionsd’ISRS à un rythme plus rapide que celle de la prescription générale depsychotropes, la question qui se pose est de savoir si l’augmentation desprescriptions d’antidépresseurs s’est faite en remplacement de celle desbenzodiazépines (hypothèse d’une pure substitution) ou par surcroît (hypothèsed’une extension des troubles traités). L’hypothèse de la substitution laisserait àpenser que le produit délivré change alors que les problèmes traités demeurent. Defait, il est probable que les médecins généralistes ont partiellement substitué lesbenzodiazépines par des antidépresseurs, notamment pour le traitement del’insomnie. Pour autant, la large diffusion des antidépresseurs semble égalementindiquer une prise en charge plus spécifique de nouveaux troubles psychiques enmédecine générale 2 .On a donc probablement affaire à la conjugaison d’un phénomène desubstitution et d’extension. Ainsi, si la pratique des médecins généralistes demeurebien ancrée dans le cadre d’une médecine somatique, elle témoigne aujourd’huid’une ouverture plus manifeste aux questions de santé mentale. Cette ouverture nesignifie pas que le médecin généraliste prend en charge davantage de troublespsychiques qualifiés : comme on va le voir, il y serait plutôt question de traiter dumal-être ou de la souffrance psychique, indépendamment des questions relatives àla douleur ou aux conséquences mentales d’un problème organique. Pour mieuxcomprendre cette évolution, son étendue et sa complexité, l’étude des populationsauxquelles ces médicaments sont prescrits s’impose.b) Les populations prescrites : distinguer la diffusion de laconsommation de sa duréeLa plupart des études dessinent le portrait d’un « consommateur moyen »d’antidépresseurs qui ressemble au consommateur d’anxiolytiques etd’hypnotiques du passé : comme évoqué dans la réponse à la Question 1, il s’agitd’une femme d’environ 50 ans, ayant reçu une éducation primaire ; elle estinactive ou au chômage, et possède des revenus moyens, voire faibles. Ce portraits’associe à une série de traits permettant de mieux typer le contexte social de laprescription : morbidité organique importante, milieu social intermédiaire,isolement social important et cumul des événements de vie 9 ; globalement, legenre et les définitions sociales des rôles sexuels sur l’accès au soin ; l’âge ; unniveau d’éducation et un statut socioprofessionnel de rang moyen ; la précarité dela vie professionnelle et les difficultés économiques, constituent les variables lesplus souvent retrouvées dans la littérature 5 9 . Ainsi, en plus du fait d’être dominéepar les femmes et les personnes âgées, la population consommatrice serait issuedans sa grande majorité des milieux populaires (ouvriers, employés) et des classes

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