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RAPPORT - SFRMS

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— 163 —pratique en médecine générale est de mêler indistinctement le traitement desplaintes somatiques et psychiques. C’est pourquoi le traitement des troublespsychiques reste encore largement suspendu ici à une « clause » somatique.Comme le soulignent Baumann et collaborateurs9, « cette liaison peut être duesoit à une prescription globale de la part du médecin qui, en plus d’un traitementhabituel pour telle ou telle pathologie, prescrit un sédatif sur la demande dupatient, soit à une relation directe avec la pathologie traitée (par exemple, unsédatif prescrit dans le cadre d’une pathologie douloureuse) ».– des publics cibles : les médecins généralistes prescrivent également, etheureusement, en vertu du profil du patient. Ici, la prescription intègre la référenceà des normes d’identité 2 . Autrement dit, le choix de prescrire se fonde nonseulement sur des critères diagnostiques ou pronostiques (rapport bénéfice/risquede la médication) mais, également, sur les caractéristiques sociodémographiquesdu patient (âge, statut matrimonial, niveau d’étude, statut d’emploi, etc.) 34 35 . Cetteéquation permet d’expliquer la surreprésentation des femmes parmi les publicsprescrits 9 ou, à l’inverse, la prévention des omnipraticiens contre certaines formesde prescription : on pense en particulier à la réticence longtemps exprimée par lecorps médical devant la perspective d’une médication des problèmes sociaux, duchômage notamment 1 .– une gestion de l’exercice : l’âge du médecin accroît sa propension àprescrire, y compris des antidépresseurs 36 37 ; de même, le taux de prescriptionaugmente avec le volume de la clientèle 38 . Plus les médecins reçoivent de patientsquotidiennement, plus ils prescrivent de médicaments en général et depsychotropes en particulier 2 . Des études comparant le taux de prescription desmédecins, à structure de clientèle comparable (sur le plan sociodémographique),ont montré que l’effet de l’âge demeurait constant 30 . Ceci permet d’apercevoircombien la prescription est liée à la gestion de la clientèle, dans un contexted’exercice dominé en France par le paiement à l’acte. Ici, la délivrance dumédicament représente un moyen de faire face à la cadence des visites, et degagner du temps de consultation. Autrement dit, prescrire des médicaments, et desmédicaments psychotropes en particulier, exprime une manière de composer avecles contraintes, mais également avec les atouts, de l’exercice.c) L’isolement du médecin généralisteDes filières de soin segmentéesLa prescription des médecins généralistes apparaît liée au cadre de lamédecine de ville, mais elle ne se comprend tout à fait que si l’on situe cettemédecine dans le cadre plus large de l’organisation des soins en France. Quelle estla place des médecins généralistes dans la division du travail en santé mentale ?Cette question est double : elle porte sur les spécificités psychopathologiques deleur clientèle, d’une part, et sur le chaînage de leur action avec l’ensemble desdispositifs de prise en charge (hospitaliers, libéraux, associatifs, etc.), d’autre part.

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