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RAPPORT - SFRMS

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— 360 —S’il est important de connaître l’impact en termes de bénéfice et de risquede tout médicament mis sur le marché, ceci est particulièrement crucial pour lesmédicaments psychotropes du fait que leur cible thérapeutique porte sur lesfonctions les plus spécifiquement humaines, de par leur capacité à modifier lesémotions, les activités intellectuelles et relationnelles des sujets qui en font usage.Il est, de plus, indispensable d’évaluer l’impact des psychotropes en conditionsréelles d’utilisation à l’échelon de la population traitée, car du fait de l’importancede la population exposée à ces médicaments (plus du quart de la populationfrançaise de plus de 65 ans, par exemple), l’impact en santé publique d’un effetadverse, même rare ou de poids modeste, peut être considérable. Or, on ne disposeactuellement en France que très peu de données de ce type. Par exemple, on neconnaît pas à l’échelon de la population française le nombre de cas d’accidents dela voie publique, de chutes ou d’altération des fonctions intellectuelles chez lapersonne âgée, de diabètes ou de suicides induits par ces médicaments, et doncpotentiellement évitables par une utilisation plus rationnelle. Les informations surle rapport bénéfice/risque sont essentiellement issues d’études pharmacoépidémiologiquesconduites dans des pays où les bases de données deremboursement des médicaments sont plus aisément accessibles qu’en France ;leurs résultats ne sont pas toujours extrapolables à la population française, où lesmodalités d’usage des médicaments psychotropes sont différentes. Il est doncindispensable de promouvoir la réalisation d’études pharmaco-épidémiologiquesévaluant le rapport bénéfice/risque des médicaments psychotropes dans lapopulation française.Si les recommandations de bonnes pratiques existantes étaient respectéespar les prescripteurs, le nombre de prescriptions inappropriées de médicamentspsychotropes serait notablement réduit. Il est donc essentiel d’optimiser ladiffusion de ces recommandations auprès des prescripteurs et de renforcer lesformations initiale et continue : le nombre d’heures consacrées à la prescriptiondes psychotropes dans le cursus des études médicales est particulièrement restreinten France ; les futurs généralistes peuvent, de plus, valider ce cursus sans avoirjamais fait de stage en psychiatrie, alors qu’un tiers de leur clientèle présente dessymptômes et plaintes psychiques. La Formation Médicale Continue reste, à derares exceptions près, essentiellement assurée par l’industrie pharmaceutique. Unfacteur limitant pour ces actions de formation est incontestablement le faiblenombre d’hospitalo-universitaires en psychiatrie, pharmacologie et santé publique.Question 4. « Quelle est l’efficacité des actions engagées par les pouvoirspublics et l’assurance maladie afin de lutter contre les prescriptionsinadaptées ? »L’optimisation des prescriptions de médicaments psychotropes se heurte,en France, à la complexité des systèmes de régulation et à la fragmentation desresponsabilités entre de nombreuses institutions publiques. Si l’on peut identifier,à l’échelon de chaque structure, des mesures attestant de la prise en considérationdu fait que l’usage des psychotropes pose, dans notre pays, un problème de santépublique, ces mesures ne paraissent pas s’inscrire dans un plan d’ensemble visant

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