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RAPPORT - SFRMS

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— 207 —marketing commune à tous les produits pharmaceutiques. Ces stratégies ontlargement fait la preuve de leur capacité à augmenter le nombre de prescriptions,qui est in fine le seul indicateur intéressant les laboratoires pharmaceutiques etleurs actionnaires. On peut citer à titre d’illustration le résultat d’une étude réaliséeen 2004 par enquête postale auprès de l’ensemble des médecins généralistesd'Aquitaine 71 . Dans le cadre de cette enquête explorant la prise en charge desschizophrénies débutantes, une question portait sur la visite médicale présentantl’un des antipsychotiques alors commercialisés (Risperdal ® , Solian ® , Zyprexa ® ).Les médecins ayant reçu une telle visite au cours du mois précédant (40 % desparticipants à l’enquête) avaient 3 fois plus de chances d'avoir initié un traitementantipsychotique au cours de cette période, indépendamment de toutes les autrescaractéristiques (âge, sexe, lieu d’exercice, participation récente à une formationmédicale continue sur la schizophrénie, stage en psychiatrie). Ce résultatdémontre, s’il en était besoin, l'influence des visites médicales sur les pratiques deprescription 72 73 . Le fait que les médecins généralistes soient actuellement lescibles de stratégies promotionnelles concernant les antipsychotiques est étonnantpuisque la population cible de ces médicaments est a priori restreinte, et le plussouvent prise en charge par des spécialistes. Ce point illustre le fait que lesmédicaments psychotropes sont devenu un créneau pour les industriels, quimettent en œuvre des moyens marketing importants, y compris pour des produitsdont les indications sont, encore, restreintes. Ce phénomène est relativementrécent, les antidépresseurs ISRS ayant été les premiers médicaments psychotropesà atteindre le statut de blockbusters avec de campagnes promotionnelles mettanten œuvre des moyens considérables. Toutefois, la publicité pour les produits n’estpas seule à expliquer leur succès. Ainsi, les benzodiazépines, qui n’ont jamais faitl’objet de telles débauches de moyens marketing et ne sont plus promues depuisde nombreuses années, restent largement prescrites en France.3. Approche juridique : le corpus normatifMême si les états membres de l’Union Européenne ne sont pas encoreparvenus à élaborer une liste commune des substances et médicaments soumis àprescription, les textes impliquent que les psychotropes le soient, et, si nécessaire,avec un dispositif plus contraignant de « prescription spéciale ». La variablejuridique n’est donc pas explicative des disparités de consommation au sein del’Union . Au regard du droit communautaire, les autorités sanitaires françaisesdisposent d’un large pouvoir d’appréciation des critères de classement desmédicaments psychotropes et du régime juridique qui en découle. Ce cadreévolutif autorise une adaptation constante des normes de prescription et dedispensation à l’évolution de l’état des connaissances relatives à ces produits. Lesdifférents dispositifs juridiques applicables à la prescription et à la dispensationdes psychotropes en France permettent, actuellement et à droit constant, d’étendreles mesures restrictives de manière graduée : limitation de la durée de prescription,extension de la réglementation des stupéfiants, dispensation fractionnée,prescription restreinte. Toutefois, ils ont pour limite l’étendue du champ de laliberté de prescription qui s’exerce, notamment, sur l’opportunité et la durée de

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