13.07.2015 Views

RAPPORT - SFRMS

RAPPORT - SFRMS

RAPPORT - SFRMS

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

— 150 —2. La prescription : une distribution contrastéea) Un indicateur de la prescription pharmaceutiqueLa percée des antidépresseursÀ quelle hauteur les différentes classes de psychotropes sont-ellesprescrites et quelle évolution dénote-t-on dans ce domaine depuis ces dix dernièresannées ? Jusqu’au début des années 1990, les anxiolytiques et les hypnotiquesreprésentaient l’essentiel des prescriptions de psychotropes, soit 80 % desordonnances, même si les antidépresseurs renforçaient leur position dès cettedate 3-8 . L’apparition des nouveaux antidépresseurs, notamment des ISRS, amodifié la répartition entre les classes de psychotropes, les antidépresseurs prenantun poids de plus en plus important parmi les psychotropes prescrits. Actuellement,on tend à un équilibre entre prescription d’anxiolytiques, d’hypnotiques etd’antidépresseurs. Selon l’enquête de Le Moigne et collaborateurs 2 appliquée auxremboursements par la CPAM de Rouen, les anxiolytiques continuaient en 2001de dominer les prescriptions de psychotropes (33,7 %), suivis de près par leshypnotiques (32,6 %) mais la prescription d’antidépresseurs avait pratiquementdoublé en dix ans pour atteindre 27,6 % des prescriptions de psychotropes.Des médicaments associés à une médication somatiqueComme cela a déjà été souligné dans la réponse à la Question 1, laprescription des psychotropes s’inscrit dans celle, plus large, des prescriptions deproduits pharmaceutiques en général 9 . Comprendre ce phénomène impose deconsidérer en détail les co-prescriptions. Les études montrent que la prescriptionde psychotropes est souvent associée à celle de médicaments relevant d’autresspécialités : 80 % des ordonnances contenant des psychotropes comportentd’autres gammes de produits 2 (Tableau 59). Les trois principales classesconcernées sont les thérapeutiques cardio-vasculaires (49 % des ordonnancesincluant un médicament psychotrope), des voies digestives et du métabolisme(41 %) et du système nerveux central, psychotropes exceptés (40 %).La prescription des médicaments psychotropes s’intègre donc pour unelarge part à une polythérapie pharmaceutique, pouvant expliquer, la chronicité decertains traitements. En effet, on observe dans la durée une corrélation entre lenombre de psychotropes prescrits et le nombre total d’ordonnances délivrées enpharmacie aux patients 2 (Figure 16). Ceci suggère que la prescription depsychotropes accompagne la morbidité organique, en particulier la prévention durisque cardio-vasculaire, les problèmes digestifs, et à un degré moindre, lesdouleurs rhumatismales. Dans la mesure où ces pathologies présentent ellesmêmesun caractère de chronicité, les prescriptions de médicaments psychotropestendent elles-mêmes à devenir chroniques.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!