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RAPPORT - SFRMS

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— 237 —significative par rapport aux sujets considérés comme à risque modéré (idées demort récurrente) ou faible.D’autres méta-analyses suggèrent néanmoins que l’usaged’antidépresseurs soit associé à un risque accru de conduites suicidaires. Ainsi,une méta-analyse basée sur neuf études rapportées par la FDA si elle ne montrepas de différence entre les ISRS, les autres antidépresseurs et le placebo en termesd’incidence du suicide par année d’exposition, retrouve une augmentation desidéations, impulsions et tentatives de suicide sous antidépresseurs 28 . Selon uneautre méta-analyse comparant ISRS et placebo à partir de 477 études et plus de 40000 sujets [données soumises à la Medicines and Healthcare products RegulatoryAgency (MHRA)], les ISRS élèvent le risque d’actes autoagressifs (OR de 1,6 ;IC95 % 1-2,6), mais pas de suicide (OR de 0,9 ; IC95 % 0,2-3,4), ni d’idéationssuicidaires (OR de 0,8 ; IC95 % 0,4-1,6) 29 .Même si les méta-analyses permettent en synthétisant les données d’essaisthérapeutiques d’atteindre une puissance statistique suffisante pour mettre enévidence des événements de survenue rare, leurs résultats sont difficilementgénéralisables à l'ensemble des sujets traités par antidépresseurs. En effet, cesméta-analyses portent exclusivement sur les sujets inclus dans des essaisthérapeutiques, qui se déroulent sur une courte durée (4 à 12 semaines), chez despatients souffrant d’épisodes dépressifs d’intensité légère à modérée, et excluent leplus souvent les patients ayant des idées suicidaires ou une comorbidité (parexemple conduites addictives). Ainsi, les échantillons de patients évalués dans lesessais thérapeutiques diffèrent considérablement de la population exposée auxantidépresseurs en conditions réelles de prescription 30 31 . De plus, la courte duréed’évaluation ne permet pas de mettre en évidence une réduction des conduitessuicidaires à moyen ou long termes, qui pourrait contrebalancer un éventuelaccroissement en début de traitement 32 . Enfin, selon différents auteurs, lesdonnées issues des essais cliniques ne permettraient pas de conclure surl’existence d’un lien entre antidépresseurs et conduites suicidaires en raison del’hétérogénéité de la définition des conduites suicidaires 33 . Donald Klein critiqueainsi les décisions de la FDA, rappelant qu’aucun suicide n’est survenu au coursdes études, et qu’il est difficile d’inférer un risque de suicide (sous-entendu par leterme « suicidalité ») à partir de données portant sur des idées suicidaires. Ilsouligne l’absence de définition précise et valide du terme « suicidalité » utilisédans ces études et par la FDA, ainsi que le caractère rétrospectif des analyses dedonnées, qui ont été collectées dans un autre objectif 34 .Etudes sur des populations cliniquesLes études menées dans des conditions naturelles de prescription enpopulation clinique souffrent de limites d’extrapolation moins importantes que lesessais thérapeutiques, même si les sujets inclus dans les études analysées ici sontrecrutés à partir d’un service de santé (hospitalisation ou consultation), et ne sontdonc pas totalement représentatifs de la population générale.

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