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RAPPORT - SFRMS

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— 273 —Les études ayant évalué l’adéquation entre diagnostic psychiatrique ettraitement psychotrope suggèrent que l’inadéquation existe aussi bien dans le sens« absence d’usage en présence d’un trouble avéré » que dans celui « usage enl’absence de trouble avéré ». L’inadéquation dans le sens « absence d’usage enprésence d’un trouble avéré » est particulièrement marquée pour les traitementsantidépresseurs, avec une influence des caractéristiques socio-démographiques surla probabilité de recevoir un traitement « adéquat ». Le résultat selon lequel leshommes sont, à niveau de pathologie égale, moins susceptibles de bénéficier d’untraitement « adéquat », est concordant avec les données sur le moindre recours auxsoins et le moindre usage de psychotropes chez les hommes. La relation entreniveau socio-professionnel élevé et absence de traitement « adéquat » de ladépression est plus paradoxale, car l’accès aux soins est généralement de meilleurequalité chez les sujets les plus favorisés socialement. Une hypothèse est que cespersonnes ont plus fréquemment recours à des alternatives thérapeutiques nonmédicamenteuses (psychothérapie en particulier) quand elles présentent un troubledépressif. Cette hypothèse ne peut être étayée par les données disponibles, etdevrait donc être explorée par des études complémentaires.L’inadéquation entre usage de benzodiazépines et diagnostic psychiatriqueparaît plus marquée dans la direction « usage en l’absence de trouble avéré » quedans celui « absence d’usage en présence d’un trouble avéré », avec les réservesprécédemment faites inhérentes aux limites méthodologiques des études (par ex.usage ponctuel d’hypnotique pour un événement particulier qui fait basculer lesujet dans la catégorie « usage en l’absence de trouble »). Cette inadéquationconcerne surtout la catégorie des personnes âgées. Même si les étudesépidémiologiques montrent que la prévalence des troubles psychiatriques avérésest importante dans cette population, la fréquence des prescriptions demédicaments à visée hypnotique excède largement celle des troubles relevantd’une telle prescription. Une méta-analyse récente de 24 études évaluantl’efficacité des prescriptions d’hypnotiques chez les sujets âgés de 60 ans et pluset présentant une insomnie isolée (en l’absence d’autres troubles psychiatriques) amontré que le bénéfice thérapeutique d’une telle prescription était minime parrapport aux risques associés à l’usage d’hypnotiques chez les personnes âgées 161 .Ces données sur l’inadéquation diagnostic-traitement psychotrope doiventêtre interprétées avec la plus grande prudence. Comme nous l’avons déjà soulignédans le chapitre précédent, les données disponibles à ce jour sur ce sujet sontissues d’études épidémiologiques dont l’objectif principal n’était pas d’explorercette question. Les informations recueillies sont donc le plus souvent tropsuccinctes pour permettre d’évaluer avec précision la fréquence des prescriptions« inadéquates ». Il convient également d’être vigilant par rapport à desinterprétations exclusivement basées sur des estimations numériques. Le nombrede sujets recevant un traitement psychotrope en l’absence de trouble avéré est envaleur absolue supérieur à celui des sujets présentant un trouble relevant a priorid’un traitement médicamenteux et ne recevant pas le traitement adéquat. Cettesupériorité numérique ne permet toutefois pas de préjuger des conséquencesindividuelles et sociétales respectives de ces deux cas de figure. La prescription

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