commission présidentielle groupe de travail sur la ... - Club of Madrid
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comman<strong>de</strong>ment pèse lour<strong>de</strong>ment <strong>sur</strong> <strong>la</strong> vie politique nationale. L’occupation<br />
américaine va brouiller le jeu traditionnel, anéantir les fiefs militaires et imposer<br />
un remo<strong>de</strong><strong>la</strong>ge du régime politique haïtien.<br />
L’armée d’Haïti post occupation connaît quatre grands moments correspondant à<br />
<strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong> l’évolution politique :<br />
1 – 1915-1946 : Elle est reconstituée par l’occupant pour <strong>de</strong>venir, à côté du<br />
corps <strong>de</strong>s marines, une force supplétive <strong>de</strong> maintien <strong>de</strong> l’ordre et <strong>de</strong> lutte contre<br />
<strong>la</strong> guéril<strong>la</strong> caco (1916-1920). Elle est successivement dénommée gendarmerie et<br />
gar<strong>de</strong> d’Haïti. En partant en 1934, les Américains ont <strong>la</strong>issé une force publique<br />
hiérarchisée, disciplinée, unifiée et obéissante, facteur essentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
normalisation haïtienne dans le giron <strong>de</strong> l’impérialisme américain. Le pouvoir<br />
civil <strong>de</strong>vient prépondérant. De Dartiguenave (1915-1922) à Borno (1922-<br />
1930), puis dans le déclenchement du processus <strong>de</strong> désoccupation, malgré<br />
quelques remous, <strong>de</strong> Borno à Vincent (1930-1941) et <strong>de</strong> Vincent à Lescot (1941-<br />
1946), <strong>la</strong> passation du pouvoir s’est fait sans encombre, sans interférence<br />
militaire.<br />
2 – 1946-1957 : Le mouvement sociopolitique qui a abouti à <strong>la</strong> chute du<br />
prési<strong>de</strong>nt Lescot marque un tournant auquel n’échappe pas <strong>la</strong> force publique.<br />
Deux faits caractéristiques : a) c’est <strong>la</strong> première fois qu’un gouvernement est<br />
chassé du pouvoir suite à une contestation popu<strong>la</strong>ire; b) c’est <strong>la</strong> première fois<br />
<strong>de</strong>puis l’occupation que l’armée apparaît au <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> <strong>la</strong> scène politique et<br />
émerge comme force <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion d’une crise politique <strong>de</strong>puis l’occupation. Le<br />
Comité exécutif militaire (CEM) qui s’est emparé <strong>de</strong> <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce provisoire le<br />
11 janvier 1946 a conduit l’opération <strong>de</strong> normalisation au terme <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle le<br />
Parlement a été reconstitué et Dumarsais Estimé élu prési<strong>de</strong>nt le 16 août 1946.<br />
Ce même CEM composé du colonel Frank Laveaux et <strong>de</strong>s majors Antoine<br />
Levelt et Paul Magloire, tombeur du prési<strong>de</strong>nt Estimé le 10 mai 1950, res<strong>sur</strong>gira<br />
avec une prétention plus accusée <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong> l’armée <strong>de</strong> peser dans le jeu<br />
politique. Magloire en sera le premier bénéficiaire. Noir dans un contexte où le<br />
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