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Toepassingsmogelijkheden van het elektronisch toezicht in het ...

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CHAPITRE 2 – LA PAROLE AUX ACTEURS<br />

par une technique comme ça ». Sur ce po<strong>in</strong>t, le participant A estime que si la question est<br />

de vider les prisons il faut envisager la surveillance électronique sui<strong>van</strong>t un modèle strict<br />

de type ‘assignation à résidence avec surveillance électronique’ (cf. le projet de loi<br />

pénitentiaire en France). La suite des échanges confirme que le modèle strict semble être<br />

le seul modèle acceptable quand les professionnels se projettent dans l’application d’une<br />

surveillance électronique comme mode d’application de la détention préventive.<br />

Le participant G rejette l’application du ‘modèle traditionnel/GPS’ (conçu par le<br />

participant A comme une forme de mise en liberté sous conditions) : « ce n’est pas une<br />

pe<strong>in</strong>e de pouvoir sortir faire ses courses et travailler, c’est une petite contra<strong>in</strong>te », car<br />

d’après cet <strong>in</strong>tervenant : « la détention préventive c’est un début d’exécution de pe<strong>in</strong>e<br />

aussi » 353 , l’utilité de la mesure étant orientée vers la protection des victimes ou les<br />

futures victimes en écartant momentanément l’<strong>in</strong>culpé. Cette remarque ne manque pas de<br />

provoquer quelques réactions sur l’usage du terme « pe<strong>in</strong>e » mais la discussion se relance<br />

rapidement sur le caractère contraignant d’une mise sous surveillance électronique. Le<br />

participant C de poursuivre : « on est quand même mieux chez soi que dans une prison ».<br />

Mais d’autres <strong>in</strong>tervenants n’en sont pas aussi assurés, tel le participant A: « Ca [une<br />

application stricte de la surveillance électronique] peut vite devenir un enfer. Les gardiens<br />

de prison sont relativement anonymes, ils sont nombreux, mais à huis clos avec madame<br />

ou les enfants avec lesquels on ne s’entend pas ». Le participant E évoque les situations<br />

de logement <strong>in</strong>salubre comme éléments de contra<strong>in</strong>te supplémentaire à l’assignation à<br />

résidence. Ce participant soulève la question de l’isolement éventuel des <strong>in</strong>culpés et des<br />

difficultés de la prise en charge des tâches quotidiennes que cela entraînerait. Le<br />

participant D ne serait pas contre des plages horaires organisées af<strong>in</strong> que le prévenu<br />

assure sa prise en charge f<strong>in</strong>ancière. Il rappelle que dans le cadre du tribunal d’application<br />

des pe<strong>in</strong>es, le m<strong>in</strong>istère de la Justice peut délivrer une allocation 354 aux condamnés qui<br />

n’ont pas les moyens de se prendre en charge : « et ça coûte mo<strong>in</strong>s cher [que la prison] ».<br />

Alors que le participant H estime qu’envisager une mise sous surveillance électronique<br />

sous le modèle de la mise en liberté sous conditions [il semble viser ici tant le ‘modèle<br />

traditionnel’ que le ‘modèle GPS’ au cours duquel les activités à l’extérieur seront aussi<br />

contrôlées] reviendrait à <strong>in</strong>sérer un « verrou supplémentaire », et éprouve des difficultés<br />

à projeter certa<strong>in</strong>es hypothèses : « c’est difficile de l’envisager comme mode alternatif de<br />

l’exécution du mandat d’arrêt», le participant E s’en défend : « je n’ai pas de problème<br />

avec le cadre dans lequel ça s’<strong>in</strong>sèrerait ». Pour ce dernier <strong>in</strong>tervenant, il importe peu de<br />

discourir entre professionnels sur le modèle (cf. les trois modèles préalablement<br />

dist<strong>in</strong>gués) à retenir « peu m’importe comment on appelle ça ou comment on considère<br />

ça », car justifie-t-il, les corps académiques et scientifiques s’en chargeront bien. Il lui<br />

semble préférable d’agir : « faisons quelque chose de sui generis, si on trouve que c’est<br />

353<br />

Ce qui nous semble discutable au po<strong>in</strong>t de vue du pr<strong>in</strong>cipe de la présomption d’<strong>in</strong>nocence à ce stade de<br />

la procédure.<br />

354 er<br />

Circulaire m<strong>in</strong>istérielle n°1790 du 1 janvier 2007 relative aux personnes sous surveillance électronique<br />

sans moyens d’existence. Cette circulaire prévoit que le Service public fédéral Justice octroie une allocation<br />

« entretien détenu SE », « af<strong>in</strong> de permettre aux détenus sans moyens de subsistance de subir également<br />

(une partie) de leur pe<strong>in</strong>e privative de liberté sous la forme d’une surveillance électronique ». La circulaire<br />

m<strong>in</strong>istérielle n°1803 (III) du 25 juillet 2008 ajoute que c’est le Centre National de Surveillance électronique<br />

qui décide de l’octroi ou non de cette allocation.<br />

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