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Dimensiuni ale limbajului n context carceral

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LA FEMME CHEZ BAUDELAIRE ENTRE LE DÉSIR ET LE REJET<br />

Adriana Trif<br />

Coordonator ştiinţific : lector univ. dr. Simona Jişa<br />

Secţiunea: Literatură franceză (premiul II)<br />

Quoi de neuf sur la femme ? Pour un homme qui la considère comme « une espèce d’idole, stupide<br />

peut-être, mais éblouissante, enchanteresse, qui tient les destinées et les volontés suspendues à ses regards » 1 ,<br />

la femme ne pouvait pas manquer comme thème dans un recueil qui se propose de présenter la vie de la ville<br />

dans tous ses aspects : Petits poèmes en prose (Le Spleen de Paris). On la découvre dans son existence<br />

paradox<strong>ale</strong>, en prison de dichotomies surprenantes, qui fascinent et bouleversent l’univers lyrique du poète.<br />

L’un de poèmes que Baudelaire dédie à cet être contradictoire s’appelle « Le Désir de peindre ».<br />

1. Le Bien et le Mal<br />

Le texte prend comme structure fondatrice la double postulation, telle que le poète la définit dans<br />

« Mon cœur mis à nu » : « Il y a dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l’une vers<br />

Dieu, l’autre vers Satan. L’invocation à Dieu, ou spiritualité, est un désir de monter en grade; celle de Satan,<br />

ou animalité, est une joie de descendre. C’est à cette dernière que doivent être rapportées les amours pour les<br />

femmes. » 2 L’image de la femme cache une dualité paradox<strong>ale</strong>, qui trouble l’être de l’artiste jusqu'à ce qu’il<br />

éprouve une mixture de sensations, qui le font penduler entre le Bien et le Mal. On s’en rend compte des le<br />

début du poème, lorsque le Moi lyrique, qui a la malchance d’être et homme et artiste en même temps,<br />

confesse : « Malheureux peut-être l’homme, heureux l’artiste que le désir déchire ! » 3 (p. 199)<br />

De cette opposition naît le désir de peindre, qui mène à une combinaison d’images visuelles et tactiles<br />

très suggestives, dans une suite d’associations contradictoires. Une phrase qui témoigne la beauté de la femme<br />

est suivie par une autre à connotation négative : « Elle est belle, et plus que belle; elle est surprenante. En elle<br />

le noir abonde : et tout ce qu’elle inspire est nocturne et profond. » (p. 199) De la même manière, une<br />

comparaison comme « ses yeux sont deux antres » est continuée par la structure antithétique « où scintille<br />

vaguement le mystère, et son regard illumine comme l’éclair » (p. 199)<br />

Le portrait se développe encore par deux amples comparaisons qui forment un ensemble antithétique.<br />

La première associe à la femme le réseau symbolique du soleil, de la jouissance, de l’énergie et tout ce qui est<br />

de positif, mais dans la même note d’oxymore (« un soleil noir »). La seconde le peint en astre de la nuit, « la<br />

1<br />

Charles Baudelaire, Le Peintre de la vie moderne, « La Femme » dans Œuvres complètes, Editions Robert Laffont, Paris, 1980, p.<br />

809.<br />

2<br />

Charles Baudelaire, Journaux intimes, « Mon cœur mis à nu », o. c., p. 409.<br />

3<br />

Toutes les citations du recueil Petits poèmes en prose envoient à Charles Baudelaire, Oeuvres complètes, Editions Robert Laffont,<br />

Paris, 1980. Par la suite on indiquera seulement la page.

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