22.12.2012 Views

Dimensiuni ale limbajului n context carceral

Dimensiuni ale limbajului n context carceral

Dimensiuni ale limbajului n context carceral

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Le lecteur est mis devant une écriture qui dénonce la société de l’époque, en essayant de la changer.<br />

La Mort du roi Tsongor, de ce point de vue se limite à peindre l’espace aussi exotique et coloré comme dans<br />

la nouvelle de Mérimée. Laurent Gaudé se place assez loin de la société contemporaine, son désir étant de<br />

s’isoler, ensemble avec son lecteur, dans un espace mythique. Pourtant, il est essentiel à remarquer le style de<br />

l’écriture qui pour les deux récits respecte les rigueurs traditionnelles. Au XIX ème siècle, tout comme de nos<br />

jours, la différence est presque inexistante. Cela explique le travail que Laurent Gaudé a déposé pour garder la<br />

structure de la narration telle que le roman classique. Le but a été surtout d’offrir au public un cadre de conte,<br />

dont il jouisse ensemble avec l’histoire qui se raconte sous ses yeux.<br />

Si on se demande quelle voie prendra le roman, personne évidemment ne peut le savoir avec certitude.<br />

L’une des voies du roman actuel se dessine déjà avec plus de netteté que les autres. Laurent Gaudé montre, à<br />

travers ses deux récits, La mort du roi Tsongor et Le Soleil des Scorta que le réalisme trouve encore sa place<br />

centr<strong>ale</strong> dans le roman.<br />

Le roman français du XXI ème siècle se remarque par la touche de modernité et par le défi qu’il lance de<br />

plus en plus au récit dit traditionnel. Mais on ne saurait affirmer que le récit est mort. Certes, en grandes lignes<br />

les tendances narratives ne sont plus les mêmes. Le monde actuel non plus ne s’identifie plus au romantisme<br />

ou bien au classicisme, contraintes d’un daté, mais ce que la nouvelle littérature propose à son lecteur est de<br />

lui accorder la confiance et la liberté. C’est la seule façon de pouvoir construire et d’offrir le plaisir de la<br />

littérature. Une littérature rafraîchie, qui ne ressemble pas à tout ce qui a été dit avant, mais qui pourrait<br />

correspondre aux attentes d’un lecteur nouveau. À la fois c’est une création qui choisit son chemin à travers<br />

un monde riche en modèles.<br />

Laurent Gaudé, tout comme un peintre, se sert dans son écriture, qui ne cesse pas de surprendre, de<br />

deux éléments essentiels : « le chev<strong>ale</strong>t » et « le pinceau ». Au premier il associe la structure traditionnelle du<br />

récit, le personnage classique, le chronotope bien défini, ainsi que la présence de la description. Sur ce grand<br />

« chev<strong>ale</strong>t », il utilise le « pinceau » pour rajouter l’effet de réel, et disons, des « touches » de modernité.<br />

Rien qu’à regarder de près la thématique de ses romans – on peut dire qu’il évite les deux penchants de<br />

la création de ce début de millénaire en quête vaine de nouveauté frappante : des sujets « aberrants » et un<br />

formalisme puissant. Lui, il est convaincu que le roman a d’abord besoin d’une histoire qui plonge au cœur du<br />

lecteur pour y chercher les émotions les plus profondes. Il maîtrise ses récits sans aucune faiblesse tout en<br />

refusant les images complaisantes de violence. Il se contente d’évoquer le mal par des affabulations et ainsi il<br />

lui garde sa force (infern<strong>ale</strong> des fois) sans le laisser exercer sa contagion.<br />

La part d’humanité s’orne, en raison des circonstances de l’action - d’une part de romantisme. La<br />

progression du récit, bien que préservée, recèle sa part d’ineffable, de mystère. Il faut attendre la fin de<br />

l’histoire pour ne pas interpréter de travers.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!