Dimensiuni ale limbajului n context carceral

REABILITATION DU RÉCIT DANS LES ROMANS DE LAURENT GAUDÉ
Mihai Platon
Coordonator ştiinţific: conf. dr. Livia Titieni
Secţiunea: Literatură franceză (premiul III)
Hostile, dès sa genèse, aux contraintes de la codification, le roman reste un genre ouvert, aux formes
diverses dont l'ambition semble dépasser celle de bien écrire et de bien raconter.
On assiste en ce début du siècle à une variété de stratégies et d’écritures romanesques qui empêchent
de trancher en la matière. À côté de romans non canoniques, des écrivains semblent revenir à la formule
traditionnelle du roman. Parmi ces romanciers se trouve aussi Laurent Gaudé.
Né en 1972, parisien, Laurent Gaudé est un jeune écrivain qui depuis 1997 publie environ un à deux
livres par an, roman ou pièce de théâtre. Dans sa formation, il poursuit des études de lettres modernes, suivies
par des études théâtrales. Laurent Gaudé commence par publier plusieurs pièces de théâtre, comme par
exemple Combats de possédés (1999) ou Pluies de Cendres (2000). À partir de ce début de millénaire,
l’œuvre de Laurent Gaudé se dirige plutôt vers une écriture romanesque qui ne cesse pas de surprendre le
public et la critique littéraire. La première reconnaissance littéraire arrive avec la parution de son deuxième
roman, La Mort du roi Tsongor (2002). En 2004, l’écrivain français publie un autre conte assez surprenant, Le
Soleil des Scorta qui remportera cette fois le célèbre prix littéraire Goncourt.
Lire Laurent Gaudé c’est tout d’abord pénétrer dans un univers qui lui appartient, fait à la fois de
réalisme et d’imaginaire, un monde à part où la tradition se mêle à la modernité. Le Soleil des Scorta et La
Mort du roi Tsongor mettent en exergue le conte initiatique et profondément humain puisqu’il est toujours lié
à notre temporalité et à ce besoin de transmission d’une génération à l’autre. Dans Le Soleil des Scorta, on
assiste dès le début à un récit qui respecte l’exposition du roman classique, envisageant le temps et l’espace de
l’action à suivre :
« La chaleur du soleil semblait fendre la terre. Par un souffle de vent ne faisait frémir les olives. Tout était immobile. (…) La pierre
gémissait de chaleur. Il était impossible de croire qu’en ces terres, un jour il avait pu pleuvoir. Que de l’eau ait irrigué les champs et
abreuvé les oliviers. Impossible de croire qu’une vie animale ou végétale ait pu trouver – sous ce ciel sec – de quoi se nourrir. Il
était deux heures de l’après-midi, et la terre était condamnée à brûler. » 1
Dans le deuxième livre de Laurent Gaudé, La Mort du roi Tsongor, le lecteur est introduit une fois de
plus dans un univers de conte, un paysage lointain, au milieu du continent africain. Ce qui prouve que le
romancier opte pour garder la structure classique pour son roman, c’est tout d’abord l’importance accordée au
1 Laurent Gaudé, Le Soleil des Scorta, Paris, Actes Sud, 2004, p.11