odyssée - Notes du mont Royal

100 ODYSSÉE.
rai le chemin. Ensuite nous entrerons dans la ville ; un:
mur élevé l'entoure, et de chaque côté s'ouvre un beau
port; Fentrôe en est étroite, et de larges navires en gardent
les abords : car les Phéaciens ont tous tin abri particulier
pour leurs vaisseaux. II y a aussi dans la ville,
près d'un beau temple de Neptune, une place publique,
pavée de pierres de taille enfouies dans le sol : c'est là
que les Phéaciens travailleM à l'armement des vaisseaux
noirs, aux câbles, aux voiM, et polissent les rames. Car
les Phéaciens ne se soucient ni de l'arc ni du carquois,
mais des mâts, des rames, et des vaissi|ux bien proportionnés,
sur lesquels ils parcourent jo|ïlksement la mer
éeumante. Or, je redoute leurs propdfijpédisants : je
crains que l'un d'eux ne plaisante en arSJHJ|(il ne manque
pas d'insolents parmi le peuple).Le pflRl parmi eux,
nous rencontrant, pourrait dire : ce Quel-fil cet étranger,
ce si beau et si grand, qui suit Nausicaa Y Ûù-l'a-t-elle renie
contré? Ce sera sans doute son époux. Peut-être est-ce
« un étranger, égaré sur la mer, el tfrtVlir a ramené de
ce son vaisseau: car nous n'avons point-eUrvoîsins. Ou bien
a encore un dieu, qu'elle a longtemi^invoqué, est desc
cenduder01ympe,à sa prière, pour 11e la quitter jamais,
ce Tant mieux, si dans ses courses, elle a trouvé elle-même
ce un époux, qui n'est pas d'ici : car elle méprise assurément
a les nombreux et nobles prétendants d'entre les Phéac
ciens,qui aspirent à sa main. » Voilà ce qu'ils diraient, et
ces propos me couvriraient de honte. Moi-même, je blâmerais
la femme qui en userait ainsi, et qui, sans l'aveu de
• son père et de sa mère chéris, fréquenterait les hommes,
avant que d'être mariée publiquement. Comprends donc
bien mes paroles, étranger, afin d'obtenir au plus tôt de
mon père de quoi partir et t'en retourner. Tu trouveras
près de la route un bois charmant de peupliers, consacré
à Minerve : une fontaine coule dans ce bois, et une prai-