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odyssée - Notes du mont Royal

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CHANT XXIV. 411<br />

mes questions ni de m'éfcouter quand je ksi demandais<br />

si mon hôte vivait encore à cette heure ou s'il était mort<br />

et dans le séjour de Pluton. Car je te dirai (prête-moi une<br />

oreille attentive) que je reçus jadis et logeai chez moi un<br />

étranger venu dans ma chère patrie ; et jamais hôte,<br />

arrivé d'un pays lointain, n'est entré dans ma maison,<br />

qui me fût plus cher. Or, il se vantait d'être originaire<br />

d'Ithaque et avait, disait-il, pour père Laerte, fils d'Arcésius.<br />

Je le con<strong>du</strong>isis à mon palais et l'accueillis comme<br />

il faut et avec tous les égards possibles : car l'abondance<br />

régnait dans ma demeure. Je lui fis les présents qu'exige<br />

l'hospitalité : je lui donnai sept talents d'or bien travaillé,<br />

un cratère tout d'argent, orné de fleurs, douze manteaux<br />

simples, autant de tapis, autant de beaux voiles, et, de<br />

plus, douze tuniques; je lui donnai, en outre, quatre<br />

femmes, parfaites et belles, habiles ouvrières, qu'il choisit<br />

lui-même à son gré. »<br />

.4. Son père lui répondit en versant des larmes :<br />

€ Étranger, tu es arrivé en effet dans cette terre que tu<br />

demandes ; mais les hommes qui l'occupent sont insolents<br />

et pervers : tu as fait à ton hôte des dons inutiles, en le<br />

comblant de présents. Si tu l'avais trouvé vivant dans le<br />

pap d'Ithaque, il ne t'eût pas congédié sans t'offrir à son<br />

tour des présents et une généreuse hospitalité : car c'est<br />

ainsi qu'il faut agir envers quiconque nous a obligés le<br />

premier. Mais allons dis-moi et parle sincèrement : combien<br />

y a-t-il d'années que tu l'as reçu, cet hôte infortuné,<br />

mon malheureux fils, si toutefois il le fut jamais. Loin de<br />

ses amis "et de sa terre natale, les poissons Font sans v<br />

doute dévoré au sein des mers, ou, sur le continent, il<br />

est devenu la proie des bêtes féroces et des oiseaux. Sa<br />

mère et moi, auteurs de ses jours, nous n'avons pas pleuré<br />

après l'avoir enseveli; son épouse fortunée, la prudente<br />

Pénélope, ne s'est point lamentée sur le lit funèbre de

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