odyssée - Notes du mont Royal

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mortels qui habitent le vaste ciel, mais à tous successivement.
Alors, loin de la mer, t'arrivera la douce mort,
qui t'emportera, au terme d'une belle vieillesse; et, autour
de toi, les peuples seront heureux : ce que je te dis
là est conforme à la vérité. »
* 4. Il avait fini de parler; et moi, je lui répondis : a Tirésias,
telle est sans doute la- destinée que les dieux
eux-mêmes m'ont filée. Mais dis-moi encore, et parle
sans feinte : je vois ici Fàme de ma mère trépassée, qui
se tient silencieuse près du sang, et qui ne daigne pas
regarder son fils en face, ni lui adresser la parole. Dis,
prince, comment elle pourrait reconnaître qui je suis, »
À ces mots, Tirésias me répliqua sur-le-champ : a Rien
n'est plus facile : je te laisse ma réponse à méditer. Celui
d'entre les morts, que tu laisseras approcher du sang te
dira la vérité; celui auquel tu le refuseras, s'en retournera
sur ses pas. » Après avoir ainsi parlé, l'âme du roi Tirésias
rentra dans la demeure de Pluton, quand elle eut
prononcé ses oracles. Pour moi, je restai là, sans bouger,
jusqu'à ce que ma mère'se fût approchée et eût bu le sang
noir : aussitôt elle me reconnut, et elle m'adressa en
gémissant ces paroles ailées : ce Mon fils, comment es-tu
descendu vivant dans ces ténèbres obscures? Il est difficile
aux vivants de visiter ces lieux : [car, dans l'intervalle,
sont de grands fleuves, des courants terribles, et
l*Océan tout d'abord, qu'il est impossible à un piéton de
traverser, à moins qu'il n'ait un solide navire.] Est-ce
après avoir erré longtemps, à ton retour de Troie, que
tu viens ici avec ton vaisseau et tes compagnons? N'es-tu
point retourné à Ithaque? N'as-tu pas revu ta femme dans
ton palais? » Elle dit; et moi, je lui répondis : a Ma mère,
c'est la nécessité qui m'a fait descendre au séjour de Pluton
pour consulter l'âme du Thébain Tirésias. Car je
n'ai point encore approché de la Grèce ni regagné mon