odyssée - Notes du mont Royal

CHANT MIT. '413
rables et de leurs mauvaises actions, i Laerte prit la parole
à son tour et dit : i Si tu es Ulysse, mon fils, de
retour à Ithaque, donne-m'en un signe certain, pour me
convaincre. » L'ingénieux Ulysse, prenant'la parole à son
tour, lui répondit : s Vois d'abord de tes yeux la cicatrice
de la blessure que me It avec sa dent blanche un
sanglier, sur le Parnasse, alors que vous m'envoyâtes, toi
et ma mère vénérable, chez Autolycus, le père chéri de
ma mère, pour recevoir les présents qu'il m'avait promis
et assurés quand il vint ici. Je te dirai encore, si tu veux,
les arbres de ce fertile verger, que tu me donnas autrefois,
un jour que, dans mon enfance, je t'avais suivi au
jardin et tç les demandais l'un après l'autre. Nous marchions
à travers les allées, et tu me les nommas tous successivement.
Tu me donnas treize poiriers, dix pommiers,
quarante figuiers : tu dis expressément que tu me
donnerais cinquante rangées de vignes : les interfalles
étaient semés de blé, et les grappes de raisin s'y multipliaient,
quand les saisons de Jupiter, descendant du
ciel, les. avaient fécondées, i 11 dit; et Laerte sentit les
genoux et le cœur lui manquer, en reconnaissant les signes
certains que lui avaient fournis Ulysse. Il jeta ses bras
autour de son fils chéri : et le patient et divin Ulysse
pressa contre son sein le vieillard défaillant. Puis, lorsqu'il
eut respiré et que son âme eut recouvré le sentiment,
il prit de nouveau la parole et s'écria : a Grand Jupiter !
il y a donc encore des dieux dans le vaste Olympe, s'il
est vrai que ces coupables prétendants ont expié'-leur insolence
! Maintenant je crains fort au fond du cœur que
tous les Ithaciens n'arrivent bientôt ici, et n'envoient de
tous côtés des messages aux villes des-Céphalléniens. »
L'ingénieur Ulysse, prenant la parole à son tour, lui répondit
: « Rassure-toi et que ces pensées ne préoccupent
point ton esprit. Mais allons à la maison, qui est située
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