odyssée - Notes du mont Royal

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pées, et des écueils, et des rochers. Alors les genoux et
le cœur manquèrent à Ulysse : il soupira, et dit en son
cœur magnanime : ce Bêlas! quand Jupiter m'a permis de
voir la terre contre toute espérance, et que j'ai fini de
sillonner ce vaste gouffre, j'e ne trouve plus aucune issue
pour sortir de la mer écumante! Devant moi se dressent
des rochers aigus, et autour d'eux frémit, la vague impétueuse,
et la roche s'étend au loin sans aspérités. La mer
qui baigne le rivage est profonde; il est impossible de se
tenir debout sur les deux pieds, et d'échapper ainsi au
trépas. Je crains, si j'avance, que la vague énorme, en
m'entraînant, ne me jette contre la roche nue, et que mes
efforts ne soient vains. Mais si je continue de nager plus
loin encore, pour chercher une plage en pente douce, un
port tranquille, je crains que la tempête ne me ressaisisse
jet ne me rejette gémissant dans la mer poissonneuse.
Peut-être aussi qu'une divinité lancerait contre moi, du
sein des flots, un de ces monstres marins que nourrit en
grand nombre l'illustre Âmphitrite. Car je sais que l'illustre
Neptune est furieux contre moi. » Tandis qu'il roulait
ces pensées dans son esprit et dans son cœur, une
énorme vague le porta sur l'âpre rivage. Alors sa peau
eût été déchirée, tous ses os eussent été brisés, si Minerve,
la déesse aux yeux étincelants, ne l'avait inspiré.
Il s'élança et saisit des deux mains le rocher auquel il se
retint en gémissant, jusqu'à ce que l'énorme vague fût
passée. C'est ainsi qu'il échappa à son atteinte; mais la
vague, en refluant, le frappa de nouveau, et le rejeta bien
loin dans la mer. Comme aux tentacules d'un polype, arraché
de son gîte, adhèrent de nombreux cailloux : ainsi
les mains audacieuses d'Dlysse, déchirées par le rocher,
y laissèrent leur épiderme; et l'énorme vague le recouvrit.
7. Alors sans doute le malheureux Ulysse aurait pér*
en dépit du destin, si Minerve, aux yeux étîneelants, ne