30.06.2013 Views

odyssée - Notes du mont Royal

odyssée - Notes du mont Royal

odyssée - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

CHANT XIV. 241<br />

entière sincérité. Si nous avions pour longtemps encore<br />

de la nourriture et <strong>du</strong> vin délectable, et que nous pussions,<br />

dans l'intérieur de celte cabane, festiner à loisir,<br />

tandis que les autres travailleraient, il me serait difficile<br />

d'achever.en une année entière le récit de toutes les souffrances<br />

que mon cœur a éprouvées par la volonté des<br />

dieux. Je me glorifie d'être originaire de la vaste Crète,<br />

et fils d'un homme opulent : plusieurs autres enfants<br />

naquirent et furent élevés avec moi dans la maison paternelle<br />

: ils étaient nés d'une épouse légitime, tandis que je<br />

devais le jour à une esclave, à une concubine; mais Castor,<br />

fils d'Hylax, dont je me glorifie d'être le rejeton,<br />

m'honorait à l'égal de ses fils légitimes : jadis le peuple<br />

Cretois le révérait comme un dieu, à cause de son bonheur,<br />

de ses richesses et de sa lignée glorieuse ; mais les<br />

Parques de la mort l'emportèrent aux demeures de Pluton<br />

: ses magnanimes enfants firent un partage de ses<br />

biens, et tirèrent les lots au sort; mais ils me donnèrent '<br />

fort peu de chose et m'attribuèrent une maison. J'épousai<br />

une femme d'une famille opulente, à cause de ma valeur :<br />

car je n'étais pas sans mérite, ni lâche dans les combats;<br />

aujourd'hui j'ai per<strong>du</strong> tous ces avantages; néanmoins, je<br />

pen«e qu'en regardant le chaume tu reconnais le blé : c'est<br />

que des infortunes sans nombre m'accablent. Oui, Mars et<br />

Minerve m'avaient donné l'audace et l'ardeur guerrière :<br />

quand je choisissais des guerriers d'élite pour aller en<br />

embuscade, et que je méditais la perte des ennemis,<br />

jamais la pensée de la mort n'occupait mon âme généreuse;<br />

mais, m'élançant au premier rang, la lance à la<br />

main, je tuais tous ceux des ennemis qui ne me dépassaient<br />

point à la course. Voilà quel j'étais à la guerre; je<br />

n'avais aucun goût pour le travail des champs ni pour<br />

les soins domestiques, qui nourrissent de beaux enfants;,<br />

mais j'aimais toujours les vaisseaux, garnis de rames,<br />

21

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!