odyssée - Notes du mont Royal

W» ODYSSÉE.
tenant dans mes mains une large rame9 jusqu'à ce que
j'arrive chez des hommes qui ne connaissent pas la mer*
et ne mangent pas d'aliments assaisonnés de sel; ils ne
connaissent pas non plus les vaisseaux, aux flancs rouges,
ni les larges rames, qui sont les ailes des navires. Or, tel
est l'indice certain qu'il m'a fourni : je ne te le cacherai
point : lorsqu'un autre voyageur, venu à ma rencontre,;
me dira que je porte un van sur mon épaule glorieuse, je,
dois aller planter ma rame en terre, immoler au roi
Neptune de belles victimes, un bélier, un taureau et un
sanglier qui saillit les Saies; après quoi, je reviendrai
dans ma patrie, et offrirai des hécatombes sacrées aux.
dieux immortels qui habitent le vaste ciel, sanse^ excepter..
un seul. Loin de la mer, m arrivera la douce mprt^ui.
m'emportera au terme d'une agréable vieillçasg.} ej,autour
de moi les peuples seront heureux. Le devin, ijoÇa dit
que tout cela s'accomplirait. » La prudente Pénélope lui
répondit à son tour : i Si les dieux l'accordent une vieillesse
meilleure, il faut espérer que tu échapperas ensuite
au malheur. »
5. Tels étaient les discours qu'Us échangeaient. Cependant
Eurynomé et la nourrice garnissaient la couche de
tissus moelleux, à la clariè des lambeaux. Aussitôt
qu'elles eurent dressé le lit épais avec diligence, la vieille
Euryclèe rentra dans son appartement pour dormir, et
l'intendante Eurynomé conduisit les deux époux jusqu'à
leur lit, un flambeau dans les mains : après les avoir introduits
dans la chambre, elle se retira; et tous deux
retrouvèrent avec joie la place de,-leur ancien lit f . De
leur côté, Télémaque, le bouvier et le porcher arrêtèrent
les pas des" danseurs, firent taire les femmes, et allèrent
eux-mêmes se coucher dans le palais obscur» Lors donc
que les deux époux eurent goûté les délices'de l'amour, '
« Les grammairiens terminaient là l'Odyssée*