odyssée - Notes du mont Royal

CHANT Xlï. 325
de sapin, et les colonnes élevées apparaissent à, mes
yeux comme si elles étaient de feu. H y a sans doute ici
quelque dieu, de ceux .qui habitent le vaste ciel. » L'ingénieux
Ulysse, prenant la parole à son'tonr, lui répondit:
« Tais-toi! réprime ta curiosité, et ne m'interroge
pas. Telle est la coutume des dieux qui habitent le vaste
ciel. Mais va te coucher; moi, je resterai ici, pour faire
parler les servantes et ta mère : affligée comme elle ests
elle me fera toutes sortes de questions. » Il dit; et Télémaque
sortit de la salle, pour, aller se coucher, à la clarté
des torches, dans l'appartement où il avait accoutumé de
reposer, quand le doux sommeil s'emparait de lui. C'est
là donc qu'il se mit alors au lit et attendit la divine aurore.
Quant au divin Ulysse, il resta dans la salle, méditant
avec Minerve la mort des prétendants.
2. La prudente Pénélope descendit de sa chambre, pareille
à Diane et à Vénus, la toute d'or. On plaça pour elle
près du feu un siège, garni d'ivoire et d'argent, où elle
avait coutume de s'asseoir : c'était l'œuvre de l'artisan
Icnualius, qui y avait adapté, pour les pieds un escabeau
adhérant au siège lui-môme et que recouvrait une grande
toison. C'est là que s'assit alors la prudente Pénélope.
Les servantes, aux bras blancs, arrivèrent de l'intérieur
du palais ; elles enlevèrent le pain entassé, les tables et
les coupes où avaient bu les fiers prétendants; elles jetèrent
sur le sol le feu qui restait dans les brasiers, et y
entassèrent une grande quantité d'autre bois pour répandre
à la fois la lumière et la chaleur. Alors Mélantho
apostropha popr la seconde fois Ulysse : « Étranger, vastu
nous importuner encore maintenant par ta présence,
en rôdant la nuit dans la maison? Est-ce pour épier les
femmes? Mais sors au plus vite, misérable, et contenteloi
d'avoir pris ton repas; sinon, c'est en te frappant de
ce tison qu'on te jettera à la porle. » L'ingénieux Ulysse, lu
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