odyssée - Notes du mont Royal

CHANT Y1I. ' il!
pour lui, elle l'enveloppa d'un brouillard divin. Ulysse
admirait les ports, et les vaisseaux bien proportionnés, et
les places où les héros se rassemblaient, et les murailles
longues, élevées, garnies de palissades, ouvrage merveilleux.
Lorsqu'ils furent arrivés au palais fameux duroi,
Minerve, la déesse aux yeux étincelants, prit la première
la parole : ce Voici, vénérable étranger, la. maison
que tu m'as demandé de i'indiquer. Tu trouveras les rois,
nourrissons de Jupiter, assis à table. Pénètre à l'intérieur,
et que ton cœur ne tremble pas : l'homme hardi
réussit mieux en toute chose, lors môme qu'il vient d'une
terre étrangère. Tu trouveras d'abord la reine dans le palais
: on l'appelle du nom d'Arété, et elle est issue des
mêmes aïeux dont descend le roi Alcinoûs. Nausithoûs,
d'abord, naquit de Neptune, le dieu qui ébranle la terre,
et de Péribée, la plus belle des femmes et la plus jeune
des filles du magnanime Eurymédon, qui régnait jadis
sur les superbes géants; mais ce prince perdit son peuple
coupable, et périt lui-môme. Neptune s'unit donc à Péribée,
et eut d'elle le magnanime Nausithoûs, qui régna sur
les Phéaciens. Nausithoûs engendra fihéxénor et Alcinoûs;
Rhéxénor était marié depuis peu, lorsqu'il mourut, sans
postérité mâle, frappé dans son palais par Apollon, à l'arc
d'argent, et ne laissant qu'une fille, Arété. Alcinoûs Fa
épousée et Fa toujours honorée, comme pas une femme
n'est honorée sur la "terre, parmi toutes celles qui gouvernent
une maison sous les lois d'un époux. C'est ainsi
qu'elle a été cordialement honorée, et Fest encore aujourd'hui,
de ses enfants, d'Alcinoûs lui-môme? et de ses
peuples, qui la regardent comme une divinité, et l'accueillent
par un murmure flatteur, toutes les fois qu'elle passe
daos la ville. Car elle n'est pas non plus dépourvue de
sagesse; et même elle termine les différends de ses sujets,
quand 'elle leur veut du bien. Si donc Arété nourrit