odyssée - Notes du mont Royal

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des Grecs, avons combattu sous les murs de Troie. Mais
depuis que nous nous sommes embarqués, après avoir
renversé la ville élevée de Priam, et qu'un dieu a dispersé
les Grecs, je ne t'ai .plus aperçue, et je ne t'ai point vue
monter sur mon vaisseau, pour écarter de moi la souffrance.
[Mais j'errai sans cesse, le cœur intérieurement
déchiré par le chagrin, jusqu'au jour où les dieux m'affranchirent
du malheur : il est vrai qu'antérieurement,
chez le peuple opulent des Phéaciens, tu m'as reconforté
par tes paroles et conduit toi-même à la ville.] Aujourd'hui
je t'en supplie, au nom de ton père (car je ne crois pas
être arrivé dans l'occidentale Ithaque; mais je suis clans
un autre pays : c'est par raillerie, je pense, que tu liens
ce langage, et pour abuser mon esprit), dis-moi s'il est
vrai que je sois arrivé dans ma chère patrie. » Minerve,
la déesse aux yeux étincelants, lui répondit ensuite :
i Ton cœur est toujours animé des mômes sentiments.
Aussi je ne puis ^abandonner dans le malheur, parce que
tu es éloquent, ingénieux et sensé. Tout autre, de
retour après une vie errante, aurait impatiemment désiré
de revoir dans son palais ses enfants et sa femme ; mais
toi, tu ne veux ni t'informer, ni te renseigner, avant d'avoir
éprouvé ton épouse, qui se tient comme toujours
dans sa demeure, et continue de passer ses nuits lamentables
et ses jours à verser des larmes. Pour moi, je n'en
avais jamais douté, et je savais au fond du -cœur que tu
reviendrais après avoir perdu tous tes compagnons. Mais,
je n'ai point voulu lutter contre Neptune, contre le frère
de mon père, dont l'âme courroucée te gardait rancune,
parce que tu avais aveuglé son fils chéri 4 . Mais allons, je
vais te montrer le sol d'Ithaque, afin que tu me croies.
Voici le port de Phorcys, vieillard marin; voici à l'extré-
s Voyez chant IX, 7.