odyssée - Notes du mont Royal

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rapides navires les corps de ceux qui étaient des autres
villes et chargèrent des pécheurs de les conduire chacun
•dans sa patrie. Pour eus, ils se rendirent en foule au iieu
d'assemblée, le cœur affligé. Lors donc qu'ils furent réunis
et formés en conseil, Eupithès se leva et prit la parole
: car il ressentait dans l'âme une douleur inconsolable
de la mort de son fils, Antinous, que le divin Ulysse
avait immolé tout d'abord. 11 prit la parole en versant
des larmes et leur dit : s Amis, cet homme a fait assurément
bien du mal aux Grecs ! les uns, nombreux et
vaillants, étaient partis qvec lui sur des vaisseaux : il a
perdu ses vaisseaux creux, et perdu ses guerriers; les
autres, l'élite des Céphalléniens, il les a massacrés à son
retour. Eli bien! avant qu'il soit parti en hâte pour Pylos
ou pour la divine Élide, où dominent les Épéens, marchons
contre lui : sinon, nous serons couverts de honle
dans l'avenir : car ce sera un opprobre pour nous-mêmes
au jugement de la postérité. Si nous ne châtions pas les
meurtriers'de nos fils et de nos frères, je ne saurais, pour
moi, trouver aucune douceur à vivre; mais j'aurais hâte
de quitter la vie et de descendre parmi les -morts. Marchons
donc, de peur qu'ils ne prennent les devants et ne
traversent la mer. • C'est ainsi qu'il parla en pleurant, et
tous les Grecs furent saisis de compassion. Bientôt après
arrivèrent du palais d'Ulysse Médon et le divin aède : car
le sommeil les avait quittés. Ils se placèrent au milieu
deux, et l'êtonnement.s'empara de toute l'assemblée.
Alors Médon, animé de sages pensées, leur parla en ces
termes : « Écoutez-moi maintenant, ithaciens : non, ce
n'est pas sans la volonté des dieux immortels qu'Ulysse
accomplit cet exploit. Pour moi, j'ai vu une divinité immortelle,
qui se tenait aux côtés d'Ulysse, et qui ressemblait
en tout à Mentor.-Tantôt, elle apparaissait devant
Ulysse et l'encourageait; tantôt, courant à travers la