odyssée - Notes du mont Royal

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ment ses compagnons avaient égorgé les génisses du
Soleil * et comment Jupiter Tonnant avait frappé de sa
foudre eniammée le rapide vaisseau; ses compagnons
avaient péri [tous ensemble, et lui seul avait échappé aux
Parques cruelles;] comment il était arrivé dans l'île d'Ogygie,
chez la Nymphe Calypso f , qui, désirant le prendre
pour époux, l'avait retenu longtemps dans ses grottes
profondes, le choyant et promettait de le soustraire à
jamais à la mort et à la vieillesse; mais elle n'avait pu
changer les sentiments de son cœur; comment il avait
• abordé, après bien des traverses, chez les Phéaciees *
qui l'avaient reçu cordialement, honoré comme un dieu,
et reconduit avec un vaisseau dans la terre chérie de la
patrie, après lui avoir donné beaucoup d'airain, d'or et
de vêtements. Ce furent là ses dernières paroles ; et alors
descendit sur lui le doux sommeil, qui détend les membres
et calme les soucis de l'âme.
6. Cependant Minerve, la déesse aux yeux étincelanls,
conçut une autre pensée. Quand elle supposa que le
cœur d'Ulysse était rassasié d'amour et de sommeil, elle
fit sortir aussitôt de l'Océan la fille du matin, l'Aurore au
trône d'or, pour*qu'elle apportât la lumière aux hommes.
Ulysse s'élança de sa couche moelleuse, et donna ses
ordres à Pénélope : « 0 femme, nous avons passé tous
deux par des épreuves nombreuses : tu pleurais ici mon
pénible retour; et moi, Jupiter et les autres dieux me
retenaient, au sein de la souffrance, loin de cette patrie
après laquelle je soupirais. Maintenant que nous avons
retrouvé tous deux notre couche bien-aimée, prends soin
dans ce palais des biens que je possède encore. Quant
aux troupeaux que les audacieux prétendants ont con-
>
* Voyez chant XII. - 2 Voyez chant V. — » Voyez chant VIL —
4 Voyez chant VIII.