odyssée - Notes du mont Royal

418 ODYSSÉE.
ce pas toi-même qui as décidé qu'Ulysse, à son arrivée, châtierait
les prétendants? Fais comme tu veux : je te dirai ce
qui me semble conYenable. Puisque le divin Ulysse a châtié
les prétendants, qu'ils immolent des victimes, gages de
la foi jurée, et qu'Ulysse continue de régner. Pour nous,
effaçons le souvenir du meurtre des enfants et des frères;
qu'ils s'aiment les uns les autres, comme auparavant, et
jouissent à-souhait de l'abondance et-de la paix, » Ces paroles
ne firent qu'ajouter à l'ardeur de Minerve, qui s'élança
à la hâte des sommets de l'Olympe.
8. Lorsqu'Ulysse et les siens eurent apaisé le désir de
la douce nourriture, le patient et divin Ulysse prit le premier
la parole : ce Que l'un de vous sorte pour voirai les
lthaciens n'approchent pas de ces lieux, t II dit; et un des
fils de Dolius sortit, comme le héros l'ordonnait. Il s'ar-,
rôta donc sur le seuil, et les vit tous en marche. Aussitôt
Il adressa ces paroles ailées à Ulysse : ce Les voilà qui s'avancent
; armons-nous donc au plus vite., i À ces mots,
ils se levèrent et revêtirent leurs armes : Ulysse et ses
trois compagnons, puis les six fils de Dolius; Laerte et
Dolius s'armèrent aussi, quoique blanohis'par l'âge; mais
la nécess|é • en faisait des guerriers. Lorsqu'ils eurent
couvert leur corps de l'airain étincelant, ils ouvrirent les
portes et sortirent, ayant Ulysse à leur tête. Bieatât après
leur apparut la fille de Jupiter, Minerve* qui avait emprunté
la taille et la voix de Mentor. Le patient 'et divin
Ulysse fut ravi de la voir, et aussitôt il dit à Télémaque,
son fils chéri : a Télémaque, sache en paraissant dans
cette lutte guerrière où se reconnaissent les plus braves,
ne pas déshonorer la race de tes pères : .car ils ont toujours
excellé sur toute la terre par leur force et par leur
vaillance. » Le sage Télémaque lui répondit : ce Tu verras,
si tu veux, mon père, je le sens au courage qui m'anime,
que je ne déshonorerai point ta race, comme tu le dis. m