odyssée - Notes du mont Royal

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eut tenda son piège autour du lit» il feignit d'aller à Lemnos,
ville bien bâtie, qu'il chérit plus que toutes les autres
terres. Cependant Mars, aux rênes d'or9 faisait bonne garde :
dès qu'il vit partir Vulcain, le glorieux artiste, il se rendit
dans la demeure de l'illustre dieu, brûlant de posséder
Vénus à la belle couronne. Elle venait d'arriver de chez
son père, le tout-puissant fils de Saturne et s'était assise :
Mars entra dans l'intérieur do palais, pressa la main de la
déesse, prit la parole et lui dit : t Yiens, chère amie, viens
sor ce lit nous livrer à de tendres embrassemeots : car
Vulcain n'est plus céans ; mais il vient de partir à Lemnos,
chez les Sintiens 1 au langage barbare. • Il dit; et la déesse
trouva du plaisir à se coucher. Ils montèrent donc tous
les deux sur le lit et s'endormirent ; mais les liens ingénieux
de l'adroit Vulcain les enveloppèrent, sans qu'ils
pussent mouvoir leurs membres ni se dégager. Alors ils
s'aperçurent qu'il n'y avait plus de moyens de fuir. Bientôt
arriva l'illustre boiteux, qui était revenu sur ses pas,avant
d'atteindre la terre de Lemnos. Car le soleil veillait, et lui
raconta l'aventure : [il se rendit à sa demeure, le cœur affligé]
il s'arrêta dans le vestibule, en proie à un violent
courroux, et cria d'une voix terrible en s'adressanl à tous
les dieux : « Grand Jupiter, et vous tous, dieux bienheureux
et étemels : venez voir des choses qui ne sont ni risi-
Wes ni convenables : voyez comme la fille de Jupiter, Vé.nus,
me méprise parce que je suis boiteux, et chérit le
pernicieux Mars, parce qu'il est beau et leste, tandis que
moi je suis estropié. Mais la faute n'en est pas à moi,
mais à mes parents : et plût au ciel qu'ils ne m'eussent
pas engendré ! Vous verrez comme ils sont montés sur
won lit, et dorment dans les bras l'un de l'autre : à cette
1 Nom des plus anciens habilanls de Lemnos, qui reçurent Vul­
cain, précipité de l'Olympe.