odyssée - Notes du mont Royal

CHANT XXII. 377
rue est difficile : un seul homme, pour peu qu'il fût vaillant,
suffirait à nous repousser tous. Mais allons, je vais
vous apporter des armes pour vous équiper : il y en a,
je crois, dans la chambre : car Ulysse et son glorieui fils
11e les ont pas déposées ailleurs. » À ces mots, Mélanthée,
le chevrier, monta dans l'appartement d'Ulysse, par l'escalier
de la salle. Il prit douze boucliers, autant de lances,
et autant de casques d'airain, garnis d'une queue de cheval
; puis, il revint en toute hâte les apporter ans prétendants.
Et alors Ulysse eut les genoux et le cœur brisés,
quand il les vit revêtir ces armures et brandir dans leurs
mains de longues lances : la lutte devenait pour lui difficile.
Aussitôt il adressa à Télémaque ces paroles ailées :
€ Télémaque, ou lune des femmes du palais ou Mélanthée
suscite contre -nous deux assurément une guerre terrible.
)> Le sage Télémaque lui répondit à son tour : « 0
mon père, c'est moi-même qui ai commis la faute, et il
n'y a pas d'autre coupable : car j'ai laissé ouverte la
porte solidement construite de la chambre : leur espion,
à eux, est plus habile que moi. Mais va, divin Eumée,
fermer la porte de la chambre, et vois si le coupable est
une des femmes, ou bien le fils de Dolius, Mélanthée,*
comme je le crois d'ailleurs. »
3. 'Tels étaient les discours qu'ils échangeaient. Mélanthée,
le chevrier, monta de nouveau à l'appartement,
pour en rapporter de belles armes. Le divin porcher s'en
aperçut, et dit aussitôt à Ulysse placé près de lui : t Noble
fils de Laerte, industrieux Ulysse, voilà que cet homme
pervers, que nous soupçonnions, monte encore à l'appartement
: allons, parle sans détour, dois-je le tuer, si toutefois
je suis le plus fort, ou l'amener ici, \ our qu'il expie
les nombreux forfaits qu'il a commis dans ta maison? *
L'ingénieux Ulysse, prenant la parole à son tour, lui répondit
: ce Télémaque et moi nous saurons bien contenir