30.06.2013 Views

odyssée - Notes du mont Royal

odyssée - Notes du mont Royal

odyssée - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

35© ODYSSÉE.<br />

les dieux plongent dans le malheur la race errante des<br />

hommes, puisqu'ils assujettissent à la souffrance les rois<br />

eux-mêmes. » 11 dit, et, Rapprochant d'Ulysse, il le prit<br />

par la main droite, et, élevant la voix, lui adressa ces paroles<br />

ailées : ce Salut, ô vénérable étranger, puisses-tu<br />

être heureux à l'avenir! car en ce moment, tu es accablé<br />

de bien des maux. Grand Jupiter, il n'est point de divinité<br />

plus cruelle que toi. Après avoir donné la naissance aux<br />

hommes, tu les plonges sans aucune pitié dans le malheur<br />

et dans des souffrances déplorables.. J'ai tressailli en te<br />

voyant, et mes yeux se sont remplis de larmes au souvenir<br />

d'Ulysse : car je m'imagine que lui aussi, vêtu de<br />

haillons comme toi, erre parmi les hommes, si toutefois<br />

il vit encore et voit la lumière <strong>du</strong> soleil. Mais's'il est déjà<br />

mort et dans la demeure de Pluton, je pleurerai désormais<br />

"l'irréprochable Ulysse, qui, lorsque j'étais tout<br />

jeune encore, me confia le soin de ses génisses, dans le<br />

pays des Cêphalléniens. Aujourd'hui le nombre en est<br />

infini, et la race des génisses, au large front, ne saurait<br />

se multiplier pour personne au même degré. Mais des<br />

étrangers m'ordonnent de les amener ici pour leurs festins;<br />

ils ne s'inquiètent pas <strong>du</strong> fils de la maison, et ne<br />

redoutent pas la vengeance des dieux : • car ils brûlent de<br />

se partager les biens de mon maître, absent depuis longtemps:<br />

Or, voici les pensées qui agitent intérieurement<br />

mon cœur : il serait mal assurément, tant que le fils<br />

existe, de quitter le pays et de passer avec mes génisses<br />

chez un peuple étranger ; mais il est bien <strong>du</strong>r, en restant<br />

ici à soigner les génisses d'autrui, de T souffrir mille<br />

maux. Depuis longtemps déjà j'aurais fui auprès de quelque<br />

autre roi tout-puissant : car cette condition n'est<br />

plus supportable; mais j'attends encore l'infortuné, qui<br />

reviendra peut-être et dispersera les prétendants à travers<br />

le palais. » L'in<strong>du</strong>strieux Ulysse, prenant la parole à

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!