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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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« Que des Français en grande majorité aient, par référendum,

confirmé, approuvé l’abandon de l’Algérie, ce morceau de France,

trahie et livrée à l’ennemi, qu’ils aient été ainsi complices du

pillage, de la ruine et du massacre des Français d’Algérie, de leurs

familles, de nos frères musulmans, de nos anciens soldats qui

avaient une confiance totale en nous et ont été torturés, égorgés,

dans des conditions abominables, sans que rien n’ait été fait pour les

protéger : cela je ne le pardonnerai jamais à mes compatriotes. La

France est en état de péché mortel. Elle connaîtra un jour le

châtiment. »

Le 3 juillet 1962, « la France reconnaît solennellement l’indépendance

de l’Algérie ».

1. Frantz Fanon, Les Damnés de la terre, Maspero, 1961.

2. Jacques Soustelle, L’Espérance trahie, Éditions de l’Alma, 1962.

3. Ayant condamné le 23 mai 1962 le général Salan, non pas à mort, comme le voulait le général de

Gaulle, mais à la prison à perpétuité, le Haut Tribunal militaire sera remplacé (ordonnance

er

présidentielle du 1 juin 1962) par une Cour militaire de justice, présidée par le général Edgard de

Larminat. Grand-Croix de la Légion d’honneur, Compagnon de la Libération, ce dernier avait été un

des premiers officiers à s’engager dans les Forces françaises libres, en juin 1940. Préférant le suicide

plutôt que d’avoir à choisir entre juger des officiers qu’il estimait et désobéir au général de Gaulle, il

er

se donnera la mort le 1 juillet 1962.

4. TOE : théâtres d’opérations extérieures.

er

5. Blog « Secret Défense » de L’Opinion, 1 septembre 2013.

6. Maurice Cottaz, Les Procès du putsch d’Alger et du complot de Paris, Nouvelles éditions latines,

1962.

7. Le 22 août 1962, un deuxième attentat vise la voiture du général de Gaulle au Petit-Clamart, en

région parisienne. Le 14 août 1964, au mont Faron, près de Toulon, où il doit présider une cérémonie,

une bombe, dissimulée dans une jarre, n’explose pas. Elle sera découverte quelques jours plus tard.

8. Jean-Paul Brunet, Police contre FLN, le drame d’octobre 1961, Flammarion, 1999.

9. Robert Buron, Carnets politiques de la guerre d’Algérie, Plon, 1965.

10. Georges-Marc Benamou, Un mensonge français. Retours sur la guerre d’Algérie, Robert

Laffont, 2003.

11. Vladimir Pozner, Le Lieu du supplice, Julliard, 1959.

12. Jacques Soustelle, op. cit. En 1990, dans une interview au magazine Pieds-noirs d’hier et

d’aujourd’hui, il déclarera : « J’affirme qu’il n’était pas digne d’un État civilisé, ni conforme aux

Droits de l’Homme d’admettre qu’un million et demi de citoyens français soient chassés de leur pays,

exilés et spoliés. Avec le plus profond regret, je regrette que la haute figure historique du général de

Gaulle, libérateur du pays occupé, est et restera voilée d’une ombre tragique, celle de l’abandon de

l’Algérie et de ce qui fut l’Afrique française. »

13. Ne tolérant pas l’hostilité à sa politique en Algérie du maréchal Juin, son camarade de Saint-Cyr,

le général de Gaulle l’écartera du Conseil supérieur de la défense nationale, une place de droit liée à

son bâton étoilé, et de toute commémoration des deux guerres mondiales. Lors de ses obsèques en

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