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Alger, un terroriste avait exécuté un de ses oncles d’une balle dans la
nuque, alors qu’il s’apprêtait à monter dans sa 4CV. Le couple aura un
fils et une fille, cinq petits-enfants et deux arrière-petits-enfants.
S’étant engagé dans l’armée de l’air après son service militaire sur
l’aéroport de La Sénia, à Oran, Roger est affecté, en février 1962, sur la
base d’Aix-en-Provence : contrôleur aérien. En 1971, ayant atteint le
grade d’adjudant-chef, il quittera l’armée pour un emploi dans la banque,
avant de rejoindre – Roger est ancien champion d’Algérie de pentathlon
militaire – la direction du service des sports de la mairie d’Aix-en-
Provence.
Longtemps, il ignorera si son frère est mort ou déserteur et vivant. Il
l’attendra. « Durant plusieurs décennies, alors que je n’habitais plus à
Assi Ben Okba, mais en métropole, je me suis levé, la nuit, croyant
l’entendre toquer à la porte et j’imaginais que je lui ouvrais. Nous nous
retrouvions. »
En 2002 il apprendra qu’en l’absence de preuves formelles de
culpabilité et devant les attestations de bonne conduite, le caporal-chef
Paul Bonhomme a bénéficié d’un non-lieu, en 1958. Autrement dit, il
n’avait jamais porté « atteinte à la sûreté extérieure de l’État ».
Roger découvrira également qu’en mars 1962, une enquête de la
Croix-Rouge internationale sur les soldats français faits prisonniers par
les rebelles, dont le caporal-chef Paul Bonhomme, n’a donné aucun
résultat. Pourtant, l’article 11 des accords d’Évian, signés le 18 mars,
prévoyait :
« Tous les prisonniers faits au combat, détenus par chacune des
parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, seront
libérés ; ils seront remis dans les 20 jours à dater du cessez-le-feu
aux autorités désignées à cet effet. »
Autre information : le 18 octobre 1963, le tribunal de grande instance
de la Seine a déclaré Paul Bonhomme décédé le 30 août 1957 à Aït
Ferrach. Banale procédure administrative destinée aux familles de
disparus.
En mars 2009, le bureau central d’archives administratives militaires
transmettra à Roger plusieurs copies de documents : un extrait des états