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Petit-Lac, il y avait des traces de sang sur la banquette du chauffeur.
Le camion Berliet qui portait peint sur ses flancs le mot “Orangina”
a été vu plusieurs fois transportant des membres de l’ALN… »
Une notification irrite Marie-Claude : « Je ne pouvais ni reproduire, ni
diffuser ce rapport, “au titre de l’article L.213-2 du Code du patrimoine
o
(partie législative) publié par ordonnance n 2004-178 du 20 février
2004”, alors qu’il s’agissait, pour moi, du premier acte officiel certifiant
le décès de mon père. »
12 mai 2005. Au nom d’un Comité des familles de disparus et victimes
du 5 juillet 1962 à Oran, elle envoie au président de la République,
Jacques Chirac, une pétition de plus de 300 noms portant sur « la
reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans les massacres
commis en Algérie après le 19 mars 1962 ». « Les personnes qui ont
signé sont des familles de disparus, mais aussi des personnes qui ont
échappé par miracle à la rafle d’une population en délire. Je peux vous
assurer que l’émotion et la souffrance de ces gens-là sont toujours
présentes et bien réelles. » Rappelant que, le 5 juillet 1962, à Oran, les
militaires avaient « reçu l’ordre de ne pas intervenir » et que « les portes
des casernes sont restées fermées même pour ceux qui demandaient
assistance », elle remarque : « C’est la première fois dans l’Histoire
qu’un État ne porte pas assistance à ses ressortissants. »
Le 23 février 2005, Jacques Chirac avait fait voter une loi « portant
reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des
Français rapatriés ». Article 2 :
« La Nation associe les rapatriés d’Afrique du Nord, les
personnes disparues et les populations civiles victimes de massacres
ou d’exactions commis durant la guerre d’Algérie et après le
19 mars 1962, en violation des accords d’Évian, ainsi que les
victimes civiles des combats de Tunisie et du Maroc, à l’hommage
rendu le 5 décembre aux combattants morts pour la France en
Afrique du Nord. »
Militant dans plusieurs associations de rapatriés, dont le Cercle
algérianiste, Marie-Claude Teuma a « besoin de savoir » ce qui est arrivé
à son père. Comment est-il mort ? Se basant sur un témoignage indirect