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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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Le 13 février, un nom de code, « Gerboise Bleue », fait entrer la

France dans le cercle des puissances nucléaires. À 7 h 04, le ciel tremble

à Hammoudia, en plein Sahara, à 50 kilomètres de Reggane. La bombe

atomique qui vient d’exploser a une puissance quatre fois supérieure à

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« Little Boy », qui, le 6 août 1945, avait pulvérisé Hiroshima .

À 800 kilomètres au sud d’Alger, le sous-sol gorgé de pétrole d’Hassi

Messaoud fait miroiter d’immenses perspectives énergétiques.

Du 3 au 5 mars, seconde « tournée des popotes » du général de Gaulle.

Il visite une quinzaine de postes dans le Constantinois, l’Algérois et

l’Oranie. Après la semaine des barricades, il veut rassurer les militaires,

multiplie les promesses.

À Batna :

*

« Il n’y aura pas de Diên Biên Phu diplomatique […].

L’insurrection ne nous mettra pas à la porte de ce pays […]. Ce que

Ferhat Abbas appelle l’indépendance, c’est la misère, la

clochardisation, la catastrophe […]. La France ne doit pas partir.

Elle a le droit d’être en Algérie. Elle y restera. »

À Redjaz :

« Moi vivant, le drapeau vert et blanc ne flottera jamais sur

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Alger . »

Des paroles apaisantes qu’à peine rentré à l’Élysée, il range au fond

d’un tiroir. Le 15 mars, il mute le général Jouhaud à l’Inspection générale

de l’armée de l’Air à Paris, et, en avril, le général Challe, malgré le

succès de sa lutte contre les fellaghas, à Fontainebleau, où il prend le

commandement des Forces alliées en Centre-Europe de l’Otan. En

désaccord avec la politique algérienne de la France, les deux officiers

vont démissionner de l’armée, le premier en octobre 1960, le second en

janvier 1961.

Le 14 juin 1960, à la télévision, « le Grand Charles » des

métropolitains martèle :

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