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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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IL Y AVAIT EU LA DESILLUSION

1943. Le 10 février, trois mois après le débarquement anglo-américain

en Afrique du Nord, était publié le « Manifeste du peuple algérien »,

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initié par un pharmacien de Sétif, Ferhat Abbas . Ses vingt-huit

signataires musulmans, précisait le document,

« entendent ne rien renier de la culture française et occidentale

qu’ils ont reçue et qui leur reste chère. C’est, au contraire, en

puisant dans les richesses morales et spirituelles de la France

métropolitaine et dans la tradition de liberté du peuple français

qu’ils trouvent la force et la justification de leur action présente

[…] ».

Plus loin :

« Placé en face de ses responsabilités, le peuple algérien, dans

son désir de servir à la fois la paix et la liberté, élève sa voix pour

dénoncer le régime colonial qui lui est imposé, rappeler ses

protestations antérieures et revendiquer son droit à la vie […].

Désormais, un musulman algérien ne demandera pas autre chose

que d’être un Algérien musulman. »

En octobre, séjournant à Alger, où, en juin, il avait constitué le Comité

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français de libération nationale (CFLN) , le général de Gaulle confiait à

André Philip, commissaire à l’Intérieur de cet embryon de gouvernement

provisoire :

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« L’autonomie interne… Tout cela finira par l’indépendance . »

Le ton était donné. Longtemps mis en sourdine, il allait, néanmoins,

filtrer au travers de petites phrases prudemment égrenées à des proches.

Février 1955, à Edmond Michelet, sénateur RPF de la Seine :

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